Yahya Sinouar, l’organisateur de l’attaque sanglante du 7 octobre 2023 en Israël, succède à Ismaïl Haniyeh, assassiné à Téhéran, à la tête du bureau politique du Hamas. Caché dans les tunnels de Gaza et traqué par Israël, Sinouar émerge comme le chef incontesté du mouvement palestinien. Depuis l’attaque qu’il a planifiée avec la branche armée du Hamas, il imposait déjà sa vision sans concessions sur la bataille et les négociations pour un cessez-le-feu. Le 6 août, les dirigeants du Hamas l’ont élu à l’unanimité pour remplacer Haniyeh.
« C’est un message d’unité et de force du Hamas d’avoir élu son chef en quelques jours. C’est une réponse forte à Israël et à [Benjammin] Nétanyahou qui disent avoir détruit le Hamas », déclare Ibrahim Fraihat du Doha Institute for Graduate Studies. La nomination de Sinouar est un geste de défiance alors que la branche armée du Hamas est affaiblie après dix mois de guerre et que plusieurs de ses leaders ont été tués.
« Le mouvement ne cède pas sous la pression et met au premier plan l’homme responsable des attentats du 7 octobre, perçu comme un partisan de la ligne dure. Si Israël, les États-Unis et leurs alliés espéraient soumettre le Hamas par la force, la réponse sera un Hamas plus radical », analyse Khaled Hroub de la Northwestern University au Qatar. L’accession de Sinouar n’augure pas d’un assouplissement du Hamas dans les négociations que Washington tente de relancer pour enrayer l’escalade entre Israël et l’Iran.
