Le Magal de Touba est une célébration religieuse majeure au Sénégal, rassemblant chaque année des millions de fidèles à Touba. Cet événement, qui commémore le retour d’exil du fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, a une origine profondément spirituelle et historique.
Chaque année, des millions de pèlerins convergent vers Touba pour célébrer le Magal, un événement fondamental du calendrier religieux au Sénégal. Mais d’où vient cette tradition ? Le Magal trouve ses racines dans l’histoire du Mouridisme, plus précisément dans l’épreuve vécue par Cheikh Ahmadou Bamba, figure emblématique de cette confrérie.
En 1895, Cheikh Ahmadou Bamba, fervent défenseur de l’Islam et opposant à la domination coloniale, fut exilé par l’administration française au Gabon. Cet acte visait à affaiblir son influence grandissante. Cependant, loin d’être un moment de défaite, cet exil fut, pour Bamba, une occasion de démontrer sa foi inébranlable. Après sept années passées en exil, il fut finalement autorisé à rentrer au Sénégal en 1902.
C’est pour commémorer ce retour triomphal et rendre grâce à Dieu que le Cheikh institua le Magal, qui signifie « rendre hommage » en wolof. Depuis, chaque 18 Safar du calendrier islamique, la communauté mouride célèbre cet événement par des prières, des récitations coraniques et des actes de dévotion, en mémoire du Cheikh et de son œuvre spirituelle.
Au-delà de sa dimension religieuse, le Magal est aussi un moment de solidarité et de partage. Les fidèles offrent nourriture et hébergement aux pèlerins venus des quatre coins du pays et de l’étranger, perpétuant ainsi les valeurs prônées par Cheikh Ahmadou Bamba.
Aujourd’hui, plus d’un siècle après sa création, le Magal de Touba est devenu l’un des plus grands rassemblements religieux au monde, témoignant de l’importance de cette tradition et de l’influence durable du Mouridisme au Sénégal et au-delà.