Présidant la deuxième édition du Forum du Patrimoine et de l’Investissement à Dakar, le ministre de l’Agriculture, Mabouba Diagne, a critiqué la dépendance de l’Afrique aux importations alimentaires. Actuellement, le continent importe pour 35 milliards de dollars chaque année, et sans changement, ce chiffre pourrait atteindre 120 milliards de FCFA d’ici 2030. « Importer autant signifie exporter nos emplois et richesses », a-t-il déclaré.
Diagne, ancien vice-président de la Banque d’Investissement de la CEDEAO, estime que l’Afrique est à un moment crucial pour son développement économique et son rôle géopolitique. Il a souligné que l’Afrique enregistre des croissances supérieures à 7 %, surpassant celles des États-Unis, de l’Europe et de l’Asie.
Le ministre a vanté les capacités du Sénégal en citant la transition démocratique réussie lors de la dernière élection présidentielle. Pour réduire la dépendance alimentaire, il préconise des réformes structurelles, notant que le Sénégal importe annuellement d’importantes quantités de riz, maïs, blé, fruits, légumes, huile et lait en poudre, pour un total de 1 070 milliards de FCFA.
Il a insisté sur la nécessité d’arrêter ce qu’il a qualifié « d’hémorragie » économique. Mentionnant les succès des entrepreneurs locaux en agriculture, Diagne a exprimé son optimisme quant à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire dans le futur.
Il a demandé aux 30 banques sénégalaises d’investir chacune 10 milliards de FCFA pour soutenir l’agriculture, secteur qu’il considère comme clé pour un développement durable. Le ministre a également invité les investisseurs privés à avoir confiance en la politique agricole du Sénégal.