Condamné mi-octobre à trois ans de prison en Russie, le chercheur français Laurent Vinatier a déposé un appel contre cette décision, mardi 21 octobre. Arrêté en juin, il est accusé de ne pas s’être enregistré en tant qu’« agent de l’étranger » dans le cadre de son travail pour une ONG suisse spécialisée dans la médiation des conflits.

Le tribunal Zamoskvoretski de Moscou a confirmé la réception de l’appel, déposé le 21 octobre.Les autorités reprochent à Laurent Vinatier, condamné le 14 octobre, de ne pas avoir respecté l’obligation d’enregistrement imposée aux « agents de l’étranger » en Russie. Cette loi, souvent utilisée pour restreindre les activités des organisations et individus jugés critiques envers le gouvernement, impose des restrictions administratives strictes. Son avocat, Alexeï Sinitsyne, a confirmé l’appel, mais n’a pas fait d’autres commentaires.

Lors de son procès, Vinatier, qui travaillait pour l’ONG suisse Centre pour le dialogue humanitaire, a reconnu ne pas s’être enregistré, invoquant son ignorance de cette obligation. Ses avocats avaient plaidé pour une amende plutôt qu’une peine de prison, étant donné qu’il avait admis sa faute. Cependant, les services de sécurité russes (FSB) l’ont accusé de recueillir des informations militaires et techniques exploitables par des services étrangers, ce qui a alimenté les craintes d’une accusation plus grave d’« espionnage », passible de 20 ans de prison en Russie.

Un médiateur dans le conflit russo-ukrainien

Laurent Vinatier travaillait depuis plusieurs années sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Avant même l’offensive russe en février 2022, il jouait un rôle dans des efforts diplomatiques discrets en parallèle aux démarches officielles des États. Jusqu’à son arrestation en juin 2024, il effectuait régulièrement des missions en Russie et en Ukraine.

Cette affaire intervient dans un contexte de tensions accrues entre la France et la Russie. On accuse Moscou de mener des actions de déstabilisation en France, tandis que les critiques se dirigent vers Paris pour son soutien militaire à l’Ukraine.

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