De lundi à mercredi, l’accusation a requis des peines de quatre à vingt ans de réclusion criminelle contre les 51 accusés du procès des viols de Mazan, principalement jugés pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot. Mercredi après-midi, l’avocate de Dominique Pelicot a ouvert le bal des plaidoiries de la défense en tentant de rappeler « l’humanité » de « l’autre Dominique ». Le tribunal rendra son verdict au plus tard le 20 décembre.

S’adressant à Gisèle Pelicot, devenue une icône de la cause féministe après avoir refusé le huis clos dès l’ouverture du procès à Avignon le 2 septembre, l’avocate a ajouté : « Vous rendrez une part de son humanité volée à Gisèle Pelicot. »

« Il y aura un avant et un après »

Entre juillet 2011 et octobre 2020, Dominique Pelicot, l’ex-mari de Gisèle Pelicot, l’a droguée à son insu pour la violer et la livrer à des dizaines d’hommes recrutés sur internet. Par leur verdict, les magistrats signifieront, selon l’avocate, « aux femmes de ce pays qu’il n’y a pas de fatalité à subir, et aux hommes qu’il n’y a pas de fatalité à agir ». Elle estime que ce procès constitue « un pas sur le long et sinueux chemin de la reconstruction ».

Enfin, la magistrate espère que les peines prononcées lors du verdict prévu le 20 décembre permettront aux accusés de « prendre réellement et profondément conscience de leurs actes, notamment sur la notion de consentement ».

« Bien malgré moi, je suis devenue l’avocat du diable (…) Comme je vous l’ai souvent dit, c’est vous et moi contre le monde entier », a dit en guise d’introduction Me Zavarro, se tournant d’abord vers son client, dans le box des accusés, puis vers Gisèle Pelicot, sur le banc des parties civiles, pour lui exprimer son « profond respect ».

« Il attendait 1 000 fois de demander pardon »

Pendant une heure, l’avocate s’est attachée à rappeler la face A du principal accusé, celle du « bon mari, bon père, bon grand-père » décrit par tous, puis elle a tenté de chercher dans une histoire familiale au « climat délétère » et dans ses ressorts psychologiques mal élaborés les raisons de sa « perversité ».

« Dominique Pelicot a accepté, a reconnu la prévention qui lui est reprochée », a rappelé Me Zavarro, qui en revanche a réfuté ce rôle de « chef d’orchestre » que lui attribuent nombre de ses coaccusés, qui s’étaient dits sous son « emprise », voire drogués par ses soins.

Sur la peine réclamée par l’accusation, 20 ans de réclusion criminelle, soit le maximum possible pour viols aggravés, l’avocate a seulement demandé à la cour de s’en « éloigner quelque peu, peut-être », sans insister. 

Et c’est face à Gisèle Pelicot qu’elle a fini son plaidoyer : « Il attendait 1 000 fois de demander pardon, je ne sais si vous l’entendrez, Madame, mais il le répète à nouveau ».

Puis, évoquant les trois enfants du couple, présents lors du réquisitoire contre leur père lundi mais absents pour sa défense depuis, Me Zavarro leur a demandé de « garder en tête le premier Dominique, celui qui vous a choyés, câlinés, profondément aimés ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *