Le groupe français Orano a annoncé que sa filiale minière au Niger, Somaïr, est désormais sous contrôle opérationnel des autorités nigériennes. Orano détient 64,3% de Somaïr, contre 36,6% pour l’État nigérien. Cette prise de contrôle s’inscrit dans une volonté affirmée de souveraineté nationale sur les ressources stratégiques.
En juin, Orano a perdu son permis pour exploiter le gisement d’Imouraren, qui contient environ 200 000 tonnes d’uranium. Dans un contexte qualifié de « fortement dégradé », Orano a suspendu la production de Somaïr depuis le 31 octobre. La société dénonce des ingérences des autorités nigériennes, bloquant l’application de ses décisions stratégiques, notamment la suspension de certaines dépenses pour préserver les finances de l’entreprise.
Au 3 décembre 2024, les autorités nigériennes ont confirmé leur opposition à l’exportation de la production. Cela a conduit à l’immobilisation de 1 050 tonnes de concentré d’uranium, représentant une valeur estimée à 300 millions d’euros. Le Niger, qui contribue à 4,7% de la production mondiale d’uranium, a récemment invité des entreprises russes à exploiter ses ressources naturelles, marquant un tournant géopolitique dans la gestion de ses mines.
Cette situation met en lumière les tensions croissantes entre Orano et le Niger sur la gestion des ressources locales.