Le 3 mars 2025, le député Babacar Ndiaye, membre de la coalition PASTEF, a saisi l’Assemblée nationale. Il a déposé une proposition de résolution pour créer une commission d’enquête parlementaire. Cette instance devra faire la lumière sur un contrat d’achat d’armement signé en 2022.
Un contrat aux montants élevés et aux livraisons douteuses
Le ministère de l’Environnement a conclu ce marché pour un montant de 45 milliards FCFA. Le gouvernement sénégalais a signé l’accord avec Aboubakar Hima, marchand d’armes nigérien. Ce contrat prévoyait l’achat de fusils d’assaut, munitions, véhicules pick-up, citernes, motos et drones. Les agents des Eaux et Forêts et des Parcs nationaux devaient en être les bénéficiaires.
Des experts militaires jugent cet équipement excessif par rapport aux besoins réels. Plus alarmant encore, les armes commandées n’auraient jamais été livrées. Cette situation soulève de nombreuses interrogations sur l’utilisation des fonds.
Un coût surévalué et un fournisseur controversé
Des spécialistes estiment que ces acquisitions n’auraient pas dû dépasser 25 milliards FCFA. L’écart de 20 milliards FCFA reste inexpliqué. Le choix du fournisseur aggrave les doutes. Aboubakar Hima fait l’objet de mandats d’arrêt internationaux du Niger et du Nigeria pour malversations. Pourquoi l’État sénégalais a-t-il traité avec un homme au passé aussi trouble ?
Le ministère des Forces Armées, habituellement responsable des achats d’armement, a été écarté. Le ministère de l’Environnement a pris en charge cette transaction, ce qui est inhabituel.
Les interrogations soulevées
La proposition de résolution pose plusieurs questions essentielles :
- Quel était l’objectif réel de ce contrat, jugé excessif par l’Armée sénégalaise ?
- Pourquoi avoir collaboré avec un fournisseur sous mandats d’arrêt internationaux ?
- Les armes ont-elles été livrées, et si non, où sont passés les 45 milliards FCFA ?
- Pourquoi ce marché a-t-il coûté 45 milliards alors que les experts estiment un maximum de 25 milliards ?
- Pourquoi le ministère des Forces Armées n’a-t-il pas géré cette transaction sensible ?
La mise en place de la commission d’enquête
Conformément à l’article 48 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la commission d’enquête compterait 11 membres. Son objectif principal serait de clarifier ces zones d’ombre et d’établir des responsabilités. L’opinion publique attend des réponses, dans un contexte où la transparence et la bonne gouvernance restent essentielles. L’Assemblée nationale devra décider prochainement de la création de cette instance d’investigation.

