Le suicide d’A. O. Sow, mère de famille retrouvée pendue à Bardiale, relance le débat sur la santé mentale au Sénégal. Derrière ce drame, se cache une réalité encore trop souvent ignorée : la dépression.
Le samedi 3 mai, la localité de Bardiale, dans la commune de Mbane, a été secouée par un drame. A. O. Sow, une femme de 37 ans, mariée et mère de quatre enfants, a été retrouvée morte par pendaison vers 11 heures du matin. Selon ses proches, la défunte montrait depuis quelque temps des signes de repli sur soi et de profonde tristesse. Une source familiale indique qu’elle « s’était enfermée dans la solitude ».
Ce drame met en lumière un fléau silencieux : la dépression. Longtemps considérée comme un simple « mal-être » ou une faiblesse passagère, la dépression est pourtant une véritable maladie mentale, qui peut toucher n’importe qui, quel que soit son âge, son sexe ou son statut social. Elle se manifeste par une grande fatigue, une perte d’intérêt pour les activités, une tristesse persistante, des troubles du sommeil, un isolement, et dans les cas graves, des pensées suicidaires.
Au Sénégal, comme dans de nombreux pays africains, les troubles psychiques sont souvent minimisés ou stigmatisés. Beaucoup préfèrent se taire, par peur du jugement, par méconnaissance ou faute de structures spécialisées à proximité. Le manque de psychologues, l’insuffisance de centres de santé mentale et l’absence de campagnes d’information contribuent à aggraver la situation.
Pourtant, la dépression se soigne. Un accompagnement médical, psychologique et social peut aider les personnes touchées à retrouver un équilibre. Encore faut-il que la parole se libère et que les familles soient à l’écoute.
La mort d’A. O. Sow est une triste piqûre de rappel. Il est urgent que les autorités sanitaires, les associations et les communautés se mobilisent pour briser les tabous autour de la santé mentale. Parler de dépression, c’est déjà commencer à la combattre.