Malgré les ponctions opérées sur les ressources de l’État pour apurer la Dette Maturée et Consolidée (DMC), plusieurs banques sénégalaises tardent à honorer leurs engagements envers les bénéficiaires. Une situation qui crée tension et frustration chez les créanciers.


Depuis plusieurs mois, l’État du Sénégal a lancé un vaste processus d’apurement de la Dette Maturée et Consolidée (DMC), notamment à travers des prélèvements directs sur ses ressources internes. L’objectif est clair : rétablir la confiance avec les fournisseurs et partenaires économiques, en réglant les arriérés accumulés.

Cependant, les retards de paiement persistent, malgré ces efforts budgétaires. Plusieurs bénéficiaires de ces créances, souvent des entreprises locales ou des particuliers prestataires de l’État, dénoncent la lenteur des banques commerciales dans le traitement des dossiers. Certaines institutions financières, bien que destinataires des fonds, ne libèrent pas les paiements dans les délais, aggravant la précarité de structures déjà fragilisées.

Selon des sources proches du ministère des Finances, les ponctions opérées visent à assainir les comptes publics et à respecter les engagements pris envers les créanciers. Mais une fois les sommes versées dans le circuit bancaire, le processus de décaissement semble s’enliser. Problèmes administratifs, manque de communication, procédures internes complexes… les raisons avancées par les banques peinent à convaincre les ayants droit.

Cette situation soulève des questions de transparence et de gouvernance dans la chaîne de paiement. Pourquoi les délais s’allongent-ils après le décaissement de l’État ? Quels mécanismes de suivi existent pour contraindre les banques à agir rapidement ? Face à ces interrogations, certains appellent à un audit indépendant du processus, tandis que d’autres exigent un suivi en temps réel des paiements à travers une plateforme numérique publique.

Au-delà des aspects techniques, ces retards ont des conséquences économiques et sociales : cessation d’activités, licenciements, baisse de production, perte de confiance envers les institutions financières. Les PME, principales victimes de cette situation, appellent à une solution urgente.

Le gouvernement devra non seulement garantir l’effectivité des paiements, mais aussi imposer aux banques une obligation de célérité dans le traitement des DMC. L’apurement de la dette ne peut être une réalité que si tous les maillons de la chaîne jouent pleinement leur rôle.


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