Dakar étouffe sous le poids de sa propre croissance. La surpopulation de la capitale sénégalaise engendre des conséquences sociales, économiques et environnementales qui appellent des réponses urgentes et structurelles.

Avec plus de 3,8 millions d’habitants concentrés sur moins de 0,3 % du territoire national, Dakar est devenue l’une des capitales les plus densément peuplées d’Afrique. Chaque jour, des milliers de personnes continuent d’y affluer, en quête d’opportunités économiques ou de services sociaux de base.

Cette pression démographique pèse lourdement sur les infrastructures. Les embouteillages paralysent les déplacements, les transports en commun sont saturés, et les services de santé et d’éducation peinent à suivre le rythme. Dans certains quartiers comme Pikine ou Parcelles Assainies, des familles vivent entassées dans des logements précaires, souvent sans accès adéquat à l’eau potable ou à l’assainissement.

La surpopulation favorise aussi l’insécurité, le chômage urbain et l’exclusion sociale. Les jeunes, nombreux et souvent désœuvrés, trouvent difficilement un emploi ou un espace pour s’épanouir. Le manque d’espaces verts et de lieux de loisirs accentue le stress quotidien.

Sur le plan environnemental, Dakar subit une forte dégradation : pollution de l’air, insalubrité chronique, érosion côtière accélérée par l’urbanisation incontrôlée. La capitale risque de devenir invivable si rien n’est fait.

Face à cette situation, l’État mise sur la décentralisation et l’aménagement du territoire. Le Plan Sénégal Émergent encourage le développement d’autres pôles urbains comme Diamniadio, Thiès ou Saint-Louis pour désengorger Dakar. Mais ces efforts restent insuffisants tant que les populations continuent de migrer massivement vers la capitale.

Il est urgent d’investir dans des villes intermédiaires attractives, de créer des emplois locaux et d’améliorer l’accès aux services publics en dehors de Dakar. En parallèle, la planification urbaine doit être renforcée dans la capitale pour mieux gérer l’espace et les ressources.

Sans une action coordonnée, Dakar risque d’exploser sous sa propre densité. La surpopulation n’est pas qu’un défi démographique, c’est une urgence politique, sociale et écologique.

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