Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, a récemment rendu visite à l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo à Abidjan. Ce déplacement, que ses partisans décrivent comme un acte de solidarité panafricaine, a suscité une vive polémique sur la scène politique sénégalaise.

En se rendant auprès d’une figure aussi controversée que Gbagbo, Sonko a relancé le débat sur l’orientation diplomatique du Sénégal. Certains analystes saluent une rupture assumée avec la diplomatie classique, souvent alignée sur les grandes puissances occidentales. D’autres y voient un signal inquiétant, voire un message hostile aux partenaires historiques du pays.

L’opposition sénégalaise a rapidement réagi. Elle accuse le Premier ministre de brouiller l’image du Sénégal à l’international et d’alimenter une posture radicale qui pourrait isoler le pays. Des voix dans la société civile s’interrogent également sur la pertinence d’un tel déplacement à un moment où plusieurs dossiers urgents attendent une réponse gouvernementale au niveau national.

Du côté du pouvoir, le cabinet du Premier ministre a défendu cette visite. Il affirme que Sonko a voulu renforcer les liens entre les peuples africains et échanger avec un aîné politique influent sur les questions de souveraineté et de panafricanisme. Selon eux, le geste s’inscrit dans une volonté de repositionner le Sénégal comme un acteur diplomatique libre et engagé sur le continent.

Malgré les explications, la polémique persiste. La rencontre avec Gbagbo — qui reste marqué par la crise postélectorale de 2010 en Côte d’Ivoire — divise l’opinion. À Dakar, beaucoup redoutent que ce type d’initiative, aussi symbolique soit-elle, n’engendre des tensions diplomatiques inutiles.

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