Un déficit persistant malgré un léger mieux

La balance commerciale sénégalaise reste structurellement déficitaire.
En 2023, le déficit a atteint 3 983,9 milliards FCFA, contre 4 209 milliards en 2022.
Ce recul s’explique par une baisse des importations de 4,5 %, plus forte que celle des exportations (-9,5 %).
La tendance reste fragile en 2024, avec des exportations en baisse de 6,5 % à fin juin.
Les importations ont légèrement augmenté de 0,6 %, atteignant 3 399,2 milliards FCFA.

Des exportations dominées par les matières premières

Le Sénégal exporte principalement du pétrole brut, de l’or, des produits halieutiques et agricoles.
En 2023, les exportations d’or ont chuté de 8,6 %, affectant les recettes extérieures.
En avril 2025, elles ont rebondi de 14,2 % à 469,9 milliards FCFA.
Les importations ont, elles aussi, grimpé de 15 % à 619,8 milliards FCFA.

Le gaz et l’or comme espoirs de redressement

Le secteur extractif devient stratégique pour le solde extérieur.
Le gaz de Grand Tortue Ahmeyim et Sangomar pourrait améliorer les comptes extérieurs.
Cependant, la fiscalité des hydrocarbures suscite encore des tensions.

Une structure d’exportation encore trop peu diversifiée

Le Sénégal dépend fortement des matières premières peu transformées.
Cette vulnérabilité l’expose à la volatilité des prix mondiaux.
Les projets de transformation locale, via les agropoles ou les politiques industrielles, peinent à s’imposer.

Des réformes industrielles prometteuses mais lentes

Le Programme d’Industrialisation Accélérée (PIA) cherche à créer des filières à forte valeur ajoutée.
La Zone économique spéciale de Diamniadio et les zones franches visent les marchés extérieurs.
Leur impact dépend du niveau de formation, de l’approvisionnement local et de la qualité des produits.

Des obstacles logistiques qui freinent la compétitivité

Les lenteurs douanières, les infrastructures dégradées et les coûts logistiques pèsent sur les exportations.
La cherté du franc CFA face aux monnaies régionales affaiblit les parts de marché africaines.

Vers une correction progressive et structurelle

Le Sénégal ne peut espérer un redressement rapide.
Mais il mise sur la transformation productive, le contenu local et la diplomatie économique.
Ces leviers pourraient, à moyen terme, rendre ses échanges extérieurs plus durables.

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