Un rendez-vous décisif pour le financement du développement

Du 30 juin au 3 juillet 2025, l’ONU organise à Séville la 4e Conférence sur le financement du développement (FfD4).
Cet événement décennal vise à repenser les mécanismes financiers pour un développement plus équitable.
Pour Mamadou Goïta, socio-économiste malien, ce sommet pourrait marquer un tournant… ou renforcer le statu quo.

Des modèles en crise et une agriculture négligée

Goïta déplore le retour en force des partenariats public-privé.
Ces mécanismes, selon lui, favorisent les intérêts privés au détriment de l’investissement public.
Il alerte sur l’inaction autour du financement agricole.
« L’agriculture reste le maillon faible des investissements en Afrique », insiste-t-il.

Les paysans du Sud attendent plus que des promesses

Les paysans espèrent une hausse significative des financements.
Mais Goïta précise que la qualité des financements compte autant que leur volume.
Il critique l’utilisation de fonds publics pour soutenir des entreprises privées.
Il appelle à replacer les États et les organisations paysannes au centre des décisions.

Vers une agriculture durable et accessible

Goïta plaide pour des modèles agricoles basés sur l’agroécologie et la durabilité.
Il rejette l’industrialisation massive, qu’il juge inégalitaire et destructrice.
Selon lui, l’agriculture doit bénéficier de financements publics orientés vers les communautés.

Des prêts adaptés aux réalités agricoles africaines

L’économiste défend l’idée de prêts concessionnels, à taux réduits.
Il rappelle que la rentabilité moyenne de l’agriculture ouest-africaine est de 7 %.
Les financements doivent donc proposer des taux inférieurs à ce seuil.
Sans cela, le secteur restera sous-performant.

Investir dans les infrastructures rurales

Le problème dépasse la production, selon Goïta.
Il touche aussi la transformation, le stockage, le transport et la distribution.
Sans infrastructures, les populations restent privées d’un accès stable et abordable aux produits locaux.
Il appelle à réorienter les fonds vers ces priorités essentielles.


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