À Bangui, près de 5 000 personnes restent piégées par les eaux stagnantes depuis les inondations de juillet 2023. La situation s’aggrave avec les nouvelles pluies, et les conditions de vie deviennent de plus en plus insoutenables.

Dans les quartiers de Kolongo et de M’poko Bac, au sud-ouest de la capitale centrafricaine, les eaux n’ont jamais totalement disparu depuis les fortes inondations survenues en juillet 2023. Aujourd’hui encore, près de 5 000 habitants continuent de vivre les pieds dans l’eau, exposés à de graves risques sanitaires, alors que les pluies redoublent d’intensité en cette saison.

Des vies englouties par les eaux

Morel, retraité de 75 ans, tente tant bien que mal de renforcer sa maison avec des pierres pour empêcher l’eau de s’y engouffrer davantage. Il vit avec sa femme et leurs trois enfants dans une concession transformée en un marécage boueux, infesté de détritus et de moustiques. « L’eau ne s’est jamais retirée. À chaque pluie, le niveau monte. On n’a pas le choix, on dort ici malgré tout », confie-t-il, résigné.

Des habitats en sursis

Salomé, une autre habitante du quartier, ne cache plus sa détresse. « À chaque averse, c’est la catastrophe. Nos meubles, nos chaussures, nos valises, tout flotte. On est parfois contraints de dormir debout », déplore-t-elle. Les fondations de sa maison, noyées en permanence, menacent de s’effondrer.

Dans les ruelles inondées, des pirogues remplacent les pas. Armel, pêcheur de 41 ans, a tout perdu : champs, bétail, maison. « C’est le désespoir permanent. Dès que le ciel s’assombrit, on vit dans la peur. La nuit, on dort à moitié, prêts à réagir si l’eau envahit tout. »

Urgence sanitaire et impuissance publique

Les conséquences sanitaires sont alarmantes : paludisme, fièvre, choléra menacent les habitants jour et nuit. Le manque d’accès à l’eau potable, à l’électricité, à des latrines fonctionnelles renforce la précarité. En l’absence d’alternatives concrètes, rares sont ceux qui peuvent se permettre de déménager.

Les familles qui restent attendent désespérément des mesures d’aménagement urbain promises depuis longtemps. En attendant, elles survivent, prisonnières d’un environnement devenu hostile.

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