Alors que les attaques terroristes se rapprochent dangereusement de la frontière sénégalaise, les transporteurs routiers appellent à suspendre les trajets vers le Mali, dénonçant une insécurité croissante.

La tension monte à l’ouest du Mali, théâtre de nouvelles attaques jihadistes menées le mardi 1er juillet par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), affilié à al-Qaïda. Sept localités, dont Kayes, Nioro du Sahel et Niono, ont été visées simultanément dans les régions frontalières du Sénégal et de la Mauritanie. Une situation qui suscite une vive inquiétude au Sénégal, notamment parmi les transporteurs routiers qui empruntent chaque jour l’axe stratégique Dakar–Bamako.

Une menace sécuritaire de plus en plus proche

L’ouest du Mali, frontalier du Sénégal, est régulièrement ciblé par des groupes armés. Après les attaques du mois de mai à Kayes, ce nouvel épisode renforce l’alerte au sein des secteurs exposés, à commencer par les professionnels du transport de marchandises.

Gora Khouma, secrétaire général de l’Union des transporteurs routiers du Sénégal, tire la sonnette d’alarme. Face à la montée des périls, il appelle à une suspension volontaire des trajets vers le Mali :
« Ce n’est ni au gouvernement, ni aux patrons de prendre cette décision. Ce sont nous, les chauffeurs, qui sommes en première ligne. Il est temps de prendre nos responsabilités. »

« Un drame, il n’y a pas de sécurité »

Gora Khouma pointe du doigt une réalité implacable : la route vers Bamako est aujourd’hui un itinéraire à haut risque. Et malgré les échanges diplomatiques entre Dakar et Bamako, il doute de leur efficacité :
« Les deux États discutent pour maintenir la paix, mais cela suffit-il comme garantie ? Je dis non. Il y a des marchandises à destination du Burkina ou du Niger, et on ne peut y accéder sans passer par le Mali. Mais à quel prix ? »

Un appel pressant à la responsabilité collective

Conscient des enjeux économiques, le syndicaliste n’en reste pas moins ferme : la sécurité des conducteurs passe avant tout.
« Il y a du fret international, certes. Mais je refuse d’envoyer mes camarades dans une zone aussi instable. Il faut arrêter. »

Alors que la situation sécuritaire au Mali continue de se détériorer, la pression monte sur les autorités sénégalaises pour qu’elles agissent et proposent des alternatives viables aux acteurs économiques exposés à ce corridor stratégique mais de plus en plus dangereux.

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