Une drogue appelée kush cause des morts en série à Conakry.
Les autorités ont déjà recensé 35 décès en 2023 et 18 en 2024.
En juin 2025, huit personnes sont mortes en une seule semaine.
Thierno Bah, expert en addiction, tire la sonnette d’alarme.
Une composition extrêmement toxique
Le kush contient deux substances dangereuses : un cannabinoïde synthétique et du nitazène.
Le nitazène est 25 fois plus puissant que le fentanyl.
Cette drogue provoque une dépendance rapide et souvent mortelle.
Les composants viennent d’Asie, notamment de Chine, et d’Europe, comme les Pays-Bas.
Des effets dévastateurs sur le corps
Le kush affaiblit le corps dès les premières prises.
Les consommateurs transpirent abondamment et tombent en prostration.
Ils ont du mal à respirer, parfois jusqu’à l’asphyxie.
Thierno Bah alerte sur ces effets immédiats et souvent irréversibles.
Matam, épicentre de la crise
La commune de Matam à Conakry est la plus touchée.
Chaque jour, des corps sans vie apparaissent sur le littoral.
Des enfants retrouvent parfois des cadavres coincés dans les mangroves.
Le chef de quartier Ousmane Camara exprime sa détresse.
Témoignages bouleversants de jeunes addicts
Cheik Oumar Camara consomme le kush depuis plusieurs années.
Il reconnaît son addiction mais se sent incapable d’arrêter.
Il se rend souvent au débarcadère de Matam pour se droguer.
Malgré sa santé dégradée, il continue de consommer.
Abdoulaye Diaby, chauffeur de taxi de 19 ans, vit la même dépendance.
Il s’approvisionne chaque jour au port de Boulbinet, dans Kaloum.
Il dit partager sa dose avec des amis pendant les heures creuses.
Il reconnaît que sa dépendance s’aggrave chaque jour.
Des frontières poreuses et sans contrôle
Les débarcadères de Conakry servent de porte d’entrée au kush.
La drogue entre par la Sierra Leone sans véritable contrôle douanier.
Les trafiquants évitent les routes surveillées et préfèrent les côtes.
Mouhamadou Kane dénonce ces failles sécuritaires majeures.
Kush : une drogue bon marché et accessible
Le kush coûte seulement 5 000 francs guinéens, soit moins d’un dollar.
Ce prix bas favorise sa diffusion rapide parmi les jeunes.
La première prise crée une dépendance immédiate, selon les experts.
La composition du produit explique cette addiction fulgurante.
Une jeunesse sacrifiée, un avenir compromis
Le sociologue Ibrahima Aminata Diallo s’inquiète de la situation.
Il redoute une jeunesse sans avenir pour la Guinée.
Il appelle à intervenir sur les lieux de consommation.
Il exige aussi des contrôles stricts aux frontières.
Urgence de briser la chaîne
Diallo propose de punir sévèrement les vendeurs de kush.
Il veut aussi que les consommateurs dénoncent leurs fournisseurs.
Il estime que ces mesures aideraient à casser les réseaux.
Il appelle l’État à une réponse ferme et cohérente.
Un appel à la coopération régionale
Mouhamadou Kane plaide pour une collaboration entre les polices d’Afrique de l’Ouest.
Il demande un partage d’informations entre les pays frontaliers.
Il suggère un contrôle renforcé aux ports d’entrée et de sortie.
Selon lui, seule une action collective peut démanteler ces réseaux.
Une réponse sanitaire et éducative nécessaire
Kane appelle à offrir des produits de substitution aux jeunes dépendants.
Il insiste sur la prévention et le soutien psychologique.
Thierno Bah, directeur de l’IIFPID, multiplie les campagnes de sensibilisation.
Il intervient dans les universités et les quartiers sensibles avec la police scientifique.
