Alors qu’Israël maintient un blocus quasi-total sur la bande de Gaza, l’hôpital al-Chifa l’un des plus importants de l’enclave tente désespérément de maintenir ses services essentiels malgré une grave pénurie de carburant.

Pour la première fois depuis plus de quatre mois, l’ONU a réussi, le jeudi 10 juillet, à faire entrer une cargaison de carburant dans le territoire. Toutefois, cette livraison, bien qu’elle ait apporté un léger soulagement, s’est révélée largement insuffisante. En effet, selon les Nations unies, les quantités livrées ne permettent même pas d’assurer une journée complète de fonctionnement des infrastructures de santé.

Dans ce contexte critique, l’hôpital al-Chifa, situé au cœur de la ville de Gaza, parvient à maintenir ouverts uniquement quelques bâtiments, faute d’électricité. Le vendredi suivant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fourni 3 000 litres de diesel. Or, cette quantité ne permet d’alimenter les générateurs que durant 48 heures. En conséquence, la direction de l’établissement a dû rationner l’électricité au strict minimum.

L’hôpital contraint à une gestion de crise

Pour faire face, le directeur technique de l’hôpital, Ziyad Abu Ehmeedan, a dû prendre des mesures drastiques. Il explique : « Nous faisons fonctionner deux unités de production d’oxygène et deux de désalinisation d’eau, qui requièrent une alimentation électrique en continu. Toutefois, en raison du manque de carburant, nous nous limitons à de petits générateurs dans les services vitaux, que nous activons uniquement selon les besoins. »

Ainsi, les soins les plus essentiels sont désormais réduits. « Un patient nécessitant quatre heures de dialyse n’en reçoit plus que deux. Nous avons aussi diminué la production d’oxygène, ce qui met directement en danger la vie des patients », ajoute-t-il.

Des décès évitables provoqués par la pénurie

Depuis près d’un mois, ce rationnement sévère compromet gravement les soins. Une tragédie récente l’illustre douloureusement. « Il y a quelques jours, une patiente est décédée en pleine chirurgie thoracique, relate Ziyad Abu Ehmeedan. Ce jour-là, un petit générateur à batterie s’est soudainement arrêté. La patiente est restée trop longtemps sans respirateur. Lorsque nous avons réussi à relancer l’appareil, il était malheureusement trop tard. »

Un système de santé au bord de l’effondrement

Face à cette situation alarmante, le directeur appelle à une livraison urgente de carburant. D’autant plus que, dans le nord de Gaza, plus aucun hôpital ne fonctionne. De surcroît, tous les établissements de santé de l’enclave souffrent d’un manque aigu de médicaments, de matériel médical et de personnel.

En définitive, le système de santé de Gaza, déjà extrêmement affaibli par des années de crise, est aujourd’hui au bord de l’effondrement total.

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