Les électeurs taïwanais ont infligé un revers cinglant au pouvoir en place. Samedi 26 juillet, ils ont massivement rejeté les référendums visant à révoquer 24 députés du Kuomintang (KMT), principal parti d’opposition.
La Commission électorale centrale a confirmé l’échec des scrutins. Aucun référendum n’a permis de démettre les élus visés. Le Parti démocrate progressiste (DPP), au pouvoir, avait soutenu ces initiatives, accusant les députés du KMT de favoriser Pékin et de compromettre la souveraineté de l’île.
Le président Lai Ching-te, élu en janvier 2024, avait clairement affiché sa volonté de défendre l’indépendance de Taïwan face aux menaces chinoises. Pékin, qui considère toujours Taïwan comme une province rebelle, n’exclut pas un recours à la force.
Face à ces accusations, le KMT a contre-attaqué. Il a rejeté toute proximité avec la Chine et affirmé que seul un dialogue diplomatique peut garantir la paix dans le détroit de Taïwan. Le parti dénonce une manœuvre politique du DPP, cherchant à regagner le contrôle d’un Parlement qu’il a perdu.
En effet, depuis les dernières législatives, le DPP ne détient plus la majorité. Une coalition formée par le KMT et le Parti populaire taïwanais (TPP) dirige désormais l’Assemblée. Ce basculement a bloqué de nombreuses initiatives gouvernementales et exacerbé les tensions politiques.
La situation s’est envenimée. Le président du KMT, Eric Chu, a comparé le gouvernement au régime nazi. En retour, le président Lai a promis de « purger les impuretés » pour défendre la souveraineté nationale.
La bataille politique est loin d’être terminée. Sept autres députés du KMT pourraient bientôt faire face à des référendums similaires. Ces nouveaux scrutins sont prévus pour le 23 août.