Jeudi 31 juillet, la justice suédoise a condamné Osama Krayem à la prison à vie pour sa participation à l’assassinat atroce du pilote jordanien Muath Kassasbeh, brûlé vif par l’État islamique en 2015. Le tribunal de Stockholm l’a reconnu coupable de crime de guerre et d’acte terroriste.
Une scène insoutenable filmée et diffusée
Le 24 décembre 2014, l’armée de l’air jordanienne perd un avion près de Raqqa, en Syrie. L’organisation État islamique capture le pilote, âgé de 26 ans, dès le crash. Quelques semaines plus tard, le 3 février 2015, l’EI publie une vidéo insoutenable : on y voit le pilote enfermé dans une cage, puis brûlé vif. Treize combattants armés et cagoulés entourent la scène.
Parmi eux se trouvait Osama Krayem. Les enquêteurs l’ont identifié grâce à une cicatrice au-dessus de l’œil et des conversations interceptées. Il portait un uniforme, était armé et avait accepté d’être filmé, selon la juge Anna Liljenberg Gullesjö. « Il a contribué de manière si déterminante à la mort de la victime qu’il doit être considéré comme coauteur », a-t-elle précisé.
Le jihadiste nie, mais la justice tranche
Durant son procès en juin, Krayem a reconnu sa présence sur les lieux mais affirmé qu’il ignorait le sort réservé au pilote. La justice suédoise n’a pas retenu cette défense. Selon les juges, il a participé activement à la détention et à l’acheminement de la victime vers la cage.
Le tribunal, premier au monde à juger un accusé pour ce crime précis, a suivi les réquisitions du parquet. Il a également accordé une indemnisation de 80 000 couronnes suédoises (environ 7 200 euros) aux parents et aux frères et sœurs du pilote.
Un lourd passif judiciaire
Osama Krayem, jihadiste suédois d’origine syrienne, n’en est pas à sa première condamnation. La Belgique l’a déjà condamné à la perpétuité pour son rôle dans les attentats de Bruxelles en 2016. Il a également écopé de 30 ans de prison pour complicité dans les attaques de Paris en 2015.
Avec cette nouvelle peine de réclusion à perpétuité, la Suède envoie un signal fort contre l’impunité des crimes de guerre.