Le débat sur l’âge de la retraite des lutteurs refait surface dans l’arène sénégalaise. De plus en plus de voix s’élèvent pour appeler le Comité national de gestion de la lutte (CNG) à revoir à la baisse l’âge limite actuellement fixé à 45 ans. Une mesure jugée inadaptée à la réalité physique, médicale et sociale des acteurs de la lutte, surtout dans un contexte où les risques liés aux combats sont de plus en plus lourds.
En effet, nombreux sont les lutteurs qui, approchant la quarantaine, peinent à maintenir leur niveau de performance. Le corps, mis à rude épreuve pendant des années, montre des signes de fatigue, avec des blessures chroniques, une baisse de réflexes, et une récupération plus lente. Les combats deviennent alors plus risqués, parfois au détriment de la santé des athlètes et du spectacle offert au public.
Sur le plan médical, des experts alertent depuis plusieurs années sur les dangers d’un maintien prolongé dans les arènes. Des cas de traumatismes crâniens, de lésions articulaires graves et de troubles cardiovasculaires ont été recensés chez des lutteurs âgés, souvent mal encadrés et sans suivi médical rigoureux.
Au-delà de l’aspect sanitaire, se pose la question de la dignité et de l’image de la lutte. Voir des vétérans continuer à monter sur le sable sans la forme d’antan, souvent pour des raisons financières, interpelle sur l’absence d’un véritable plan de reconversion professionnelle. Lutter au-delà d’un certain âge, faute d’alternatives, expose ces hommes à une sortie humiliante, loin de la gloire des débuts.
Face à cette situation, le CNG est interpellé. Une réforme s’impose pour fixer un âge de retraite plus raisonnable – certains avancent la limite de 38 ou 40 ans – tout en mettant en place des mécanismes d’accompagnement pour les lutteurs en fin de carrière. Formation, reconversion, fonds de pension : il s’agit de penser un cadre global, garantissant une transition digne après l’arène.
La baisse de l’âge de retraite ne serait pas une sanction, mais un acte de responsabilité. Elle permettrait de protéger les athlètes, de rehausser le niveau de la compétition, et d’insuffler une nouvelle dynamique dans la gestion du sport national. Encore faut-il que les autorités du CNG aient le courage politique d’ouvrir ce chantier.