À quelques semaines du Grand Magal, la ville sainte de Touba est confrontée à d’importantes inondations. Une situation préoccupante qui risque de perturber l’un des plus grands rassemblements religieux d’Afrique de l’Ouest.
La saison des pluies a durement frappé Touba ces derniers jours, provoquant des inondations dans plusieurs quartiers de la cité religieuse. À mesure que le Magal approche – prévu pour la mi-septembre –, les inquiétudes grandissent sur la capacité des autorités locales et nationales à garantir un déroulement serein de l’événement.
Routes impraticables, concessions inondées, lieux d’accueil sous les eaux : les conséquences sont déjà visibles. Dans plusieurs zones, notamment Darou Khoudoss, Ndindy, ou encore Keur Niang, des familles ont été contraintes de quitter leurs maisons. Les infrastructures de base, déjà sous pression à l’approche du Magal, sont menacées d’effondrement ou d’engorgement.
Les pèlerins, attendus par millions, pourraient faire face à des difficultés d’accès, d’hébergement ou d’assainissement. Le risque sanitaire est également évoqué par des spécialistes de la santé publique, qui redoutent la propagation de maladies hydriques comme la diarrhée, la fièvre typhoïde ou la dengue.
Face à la gravité de la situation, des appels à l’action se multiplient. Le comité d’organisation du Magal, dirigé par Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre, a lancé un cri d’alerte à l’endroit de l’État pour renforcer d’urgence les dispositifs de drainage, d’assainissement et d’assistance humanitaire. Les autorités locales, de leur côté, affirment avoir saisi les ministères concernés, mais se disent débordées par l’ampleur des dégâts.
Cette crise met en lumière, une fois de plus, la fragilité des systèmes d’aménagement urbain à Touba, ville à forte croissance mais souvent confrontée à des défis structurels, surtout en période de pluies.
Le Magal, moment de recueillement et de ferveur religieuse, est censé être un temps fort de cohésion nationale et de spiritualité. Mais si les eaux ne se retirent pas rapidement, c’est une tout autre réalité, faite de précarité, de frustrations et de perturbations logistiques, qui risque de s’imposer cette année.