Téhéran réclame des dédommagements à Washington pour les frappes menées en juin sur ses installations nucléaires, tout en excluant toute reprise de négociations directes. Cette exigence survient dans un contexte de tension extrême après une offensive conjointe Israël–États-Unis contre les infrastructures stratégiques iraniennes. Le gouvernement iranien, qui continue de nier toute ambition militaire dans son programme nucléaire, accentue sa défiance vis-à-vis de l’AIEA.

L’Iran hausse le ton contre les États-Unis

Lundi 4 août 2025, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, a fermement posé les conditions d’une éventuelle reprise des négociations nucléaires. Au cœur de ces exigences : la reddition de comptes par les États-Unis pour leur rôle dans les frappes contre des sites nucléaires iraniens en juin dernier, ainsi que le versement de dédommagements.

« L’un des sujets à l’ordre du jour concernera le besoin de faire rendre des comptes aux États-Unis et de réclamer des compensations pour l’agression militaire contre les installations nucléaires pacifiques de l’Iran », a-t-il déclaré devant la presse, tout en excluant explicitement tout pourparler direct avec Washington.

Une offensive conjointe qui a changé la donne

Le 13 juin, Israël a lancé une offensive massive contre l’Iran, ciblant des infrastructures militaires et nucléaires. Les États-Unis sont intervenus dans la foulée, bombardant également plusieurs sites sensibles. Plus de 1 000 personnes auraient péri dans ces attaques, selon des sources iraniennes.

En représailles, l’Iran a riposté contre Israël, causant la mort de 29 personnes. Cette escalade militaire a brutalement interrompu les discussions menées entre Téhéran et Washington sur la relance d’un accord nucléaire, que les deux camps tentaient de réactiver avant l’éclatement du conflit.

L’Iran suspend sa coopération avec l’AIEA

À la suite de cette guerre éclair, l’Iran a suspendu sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), accusant l’organisme onusien d’avoir, par son manque d’impartialité, favorisé les frappes israéliennes.

Téhéran reste cependant signataire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Le porte-parole iranien a précisé que son pays était disposé à reprendre sa collaboration avec l’AIEA, mais sous de nouvelles conditions. Une délégation de l’agence est d’ailleurs attendue en Iran dans les dix prochains jours.

Des inspections sous haute surveillance

Le Parlement iranien s’est également exprimé par la voix d’Ebrahim Azizi, président de la Commission de la sécurité nationale. Ce dernier a averti que la délégation de l’AIEA n’aurait droit qu’à des discussions techniques et n’aurait en aucun cas accès aux installations nucléaires.

« Aucun accès aux sites nucléaires ne sera permis. Aucune inspection, ni par cette délégation, ni par une autre entité étrangère, ne sera autorisée », a-t-il tranché.

Une défiance persistante envers les Occidentaux

Malgré les pressions des pays occidentaux, qui menacent de réactiver les sanctions internationales contre l’Iran en raison de son programme d’enrichissement d’uranium, Téhéran campe sur ses positions. Il rejette toute ambition militaire et exige désormais des garanties concrètes avant toute reprise de coopération.

Avec cette posture offensive, l’Iran entend non seulement se défendre sur la scène diplomatique, mais aussi redéfinir les termes d’un futur accord nucléaire, dans un contexte où les lignes d’hostilité entre grandes puissances semblent plus marquées que jamais.

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