Un sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine pourrait se tenir « dans les prochains jours », possiblement aux Émirats arabes unis. Bien que Kiev souhaite y participer, les organisateurs n’ont pas convié l’Ukraine à cette rencontre bilatérale qui relance la diplomatie à la veille d’un ultimatum américain adressé à Moscou.
Un sommet russo-américain en préparation
Le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, a annoncé jeudi 7 août qu’un sommet entre Vladimir Poutine et Donald Trump était en cours de préparation. « À la suggestion de la partie américaine, un accord de principe a été conclu pour organiser un sommet bilatéral dans les prochains jours », a-t-il déclaré, cité par les agences d’État russes. Les deux camps s’attellent désormais aux derniers détails logistiques.
Selon Ouchakov, la rencontre pourrait se tenir « la semaine prochaine », avec un lieu déjà choisi « en principe ». Le président russe a évoqué les Émirats arabes unis comme lieu probable, soulignant les bons rapports entre Moscou et Abou Dhabi. « Nous avons beaucoup d’amis prêts à nous aider à organiser ce type d’événements. Le président des Émirats arabes unis en fait partie », a indiqué Poutine devant la presse.
Exclusion de Zelensky du sommet envisagé
Moscou a écarté l’idée, proposée par Washington, d’un sommet trilatéral incluant le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Vladimir Poutine a affirmé que les conditions ne permettaient pas une telle rencontre avec son homologue ukrainien. « Je n’ai rien contre, en soi c’est possible, mais certaines conditions doivent être réunies . Malheureusement, nous en sommes encore loin », a-t-il précisé.
Cette position tranche avec celle de Kiev. Volodymyr Zelensky, toujours déterminé à obtenir un face-à-face avec Vladimir Poutine, a réitéré ce jeudi son appel à un sommet direct. Il considère cette rencontre comme « une priorité très claire » susceptible de « déboucher sur une paix véritablement durable ».
Contexte diplomatique tendu
Ce regain d’activité diplomatique survient alors que les États-Unis ont fixé à la Russie un ultimatum, qui expire dans les prochaines 24 heures, pour cesser son offensive contre l’Ukraine. Une pression supplémentaire sur le Kremlin, alors que la guerre déclenchée en février 2022 se poursuit sans perspective de cessez-le-feu.
Mercredi, Donald Trump avait lui-même confirmé à la presse américaine qu’une rencontre avec Vladimir Poutine était envisagée « très bientôt ». Leur dernier échange en personne remonte à 2019, en marge du sommet du G20 au Japon.
Mobilisation diplomatique de Kiev
En parallèle, l’émissaire américain Steve Witkoff s’est rendu à Moscou pour une visite qualifiée de « productive ». Il a notamment rencontré Vladimir Poutine, relançant les spéculations sur un changement de ton dans les négociations.
Volodymyr Zelensky a échangé par téléphone avec Donald Trump après cette visite. Plusieurs dirigeants européens ont également participé à cette conversation, qui s’inscrit dans une intense séquence diplomatique. Le président ukrainien a annoncé jeudi qu’il poursuivrait ses consultations avec le chancelier allemand Friedrich Merz, ainsi que des responsables français et italiens.
Des positions toujours inconciliables
Malgré les efforts diplomatiques, les positions de Moscou et de Kiev restent irréconciliables. Le Kremlin exige le contrôle total de quatre régions ukrainiennes – Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson – ainsi que la reconnaissance de l’annexion de la Crimée, tout en réclamant à l’Ukraine de renoncer à ses ambitions atlantiques et aux livraisons d’armes occidentales.
Des conditions jugées inacceptables par Kiev, qui continue de revendiquer l’intégrité de son territoire et le soutien militaire de ses alliés.