Près de deux millions de personnes ont déferlé dans les rues d’Abidjan et d’autres grandes villes pour dire non à un quatrième mandat du président ivoirien. Une mobilisation historique qui sonne comme un désaveu cinglant pour le pouvoir en place.
Ce qui s’est déroulé ce week-end en Côte d’Ivoire dépasse de loin une simple démonstration politique : c’est un message clair et massif adressé au président Alassane Ouattara. Selon les organisateurs, près de deux millions de personnes ont participé à la manifestation, faisant de ce rassemblement l’un des plus importants de l’histoire politique récente du pays.
Les slogans scandés par les foules laissaient peu de place à l’interprétation : « Non au quatrième mandat ! », « Respectons la démocratie ! », « Ouattara, ça suffit ! ». Pour de nombreux manifestants, la perspective d’un nouveau mandat est perçue comme une remise en cause des acquis démocratiques, une dérive autoritaire et une violation de l’esprit de la Constitution.
Les leaders de l’opposition, ainsi que des figures de la société civile, ont salué la mobilisation populaire, y voyant le signe d’un profond attachement du peuple ivoirien aux principes démocratiques et à l’alternance politique. Certains observateurs parlent déjà d’une “humiliation politique” pour le chef de l’État, tant l’ampleur de la manifestation contraste avec les soutiens affichés par ses partisans.
Si le pouvoir minimise les chiffres et qualifie le rassemblement de “manœuvre politique”, il n’en reste pas moins que cette démonstration de force risque de peser lourd dans le climat pré-électoral. La communauté internationale, jusque-là prudente, pourrait également s’en saisir pour rappeler l’importance du respect des règles démocratiques en Côte d’Ivoire.
À moins d’un an de l’échéance électorale, le message du peuple ivoirien semble clair : la démocratie ne doit pas être un slogan, mais une réalité vivante.