Le dimanche 10 août 2025, Mgr Samuel Kleda, archevêque métropolitain de Douala, prend la parole lors de la messe dominicale. Il lit une lettre pastorale consacrée au « climat social à l’approche du scrutin ». Dans ce texte, il exhorte les citoyens à garder espoir. Il les invite aussi à « explorer de nouvelles voies pour sauver le pays ».

Un constat sévère sur l’état du Cameroun

Il alerte : « Notre pays est malade ». Il accuse les dirigeants de refuser d’admettre leurs échecs et de persister dans une gestion inquiétante de l’État. Selon lui, cette dérive annonce « la mort lente du Cameroun ». Il attribue ce malaise à des « actes anti-évangéliques institués » : mauvaise gouvernance, corruption, pauvreté généralisée, routes dégradées, manque d’eau potable et coupures d’électricité.

Une démocratie verrouillée

Mgr Kleda pointe un pouvoir qui privilégie « l’individu, le clan, l’ethnie, le lobby » au détriment de l’intérêt général. Il condamne une démocratie marquée par « la violence institutionnelle, les intimidations, l’absence de transparence, de vérité et de justice ». Il affirme qu’organiser « des élections dont une poignée d’individus décide à l’avance des résultats » ou valider des candidatures entachées de soupçons constitue une faute morale inacceptable.

Un appel clair aux électeurs

Il met en garde contre la crise anglophone et les tensions dans l’Extrême-Nord. Il appelle les Camerounais à élire des hommes et des femmes prêts à changer la donne et à sortir le pays « du bourbier ». Déjà, à Noël dernier, il avait jugé sur RFI qu’une nouvelle candidature de Paul Biya, 92 ans, pour un huitième mandat, n’était « pas réaliste ».

Des réactions partagées

Dans l’assemblée, l’avocat Georges Teguem, communicant du RDPC, réagit vivement. Il juge le discours « excessif ». Il affirme que « le RDPC, avec le président de la République, œuvre pour améliorer le quotidien des Camerounais ». Selon lui, l’évêque ferait mieux de « former les masses à la lutte contre la corruption » plutôt que de critiquer. Sur la présidentielle, il tranche : « si c’était joué d’avance, nous n’irions pas aux urnes ».

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