À quelques jours de la rencontre Trump-Poutine prévue le 15 août, la Russie intensifie ses offensives dans l’est de l’Ukraine. Kiev redoute une issue diplomatique qui lui serait défavorable.
Une progression inquiétante sur le front
Dans la région de Donetsk, l’armée russe gagne rapidement du terrain, malgré des pertes humaines importantes. Selon Volodymyr Zelensky, qui ne participera pas à la réunion entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska, « aucun signe ne montre que la Russie se prépare à une situation d’après-guerre ».
Les forces de Moscou avancent notamment près de l’axe routier stratégique reliant Kramatorsk à Dobropilia, déjà fermé à la circulation civile et placé sous contrôle de drones russes depuis plusieurs semaines.
Percées confirmées par Kiev
L’état-major ukrainien a reconnu, mardi 12 août, que des combats se déroulent désormais à Koutcheriv Iar, localité jusque-là éloignée du front. Le site militaire DeepState rapporte une avancée russe d’environ dix kilomètres en une seule journée, ouvrant un étroit couloir sous contrôle de Moscou et menaçant la ville garnison de Dobropilia.
Pour le général Jérôme Pellistrandi, expert militaire, cette poussée traduit « une percée » visant à prendre pied dans plusieurs communes voisines.
Une tactique éprouvée et coûteuse
D’après l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), des groupes de sabotage et de reconnaissance russes opèrent déjà dans la zone. Toutefois, il juge « prématuré » de parler de percée opérationnelle, soulignant que les prochains jours seront « probablement cruciaux ».
La Russie applique une stratégie bien connue : saturer les lignes ukrainiennes grâce à sa supériorité numérique et à ses drones, exploiter les brèches, puis se replier si nécessaire. Cette méthode, qui entraîne de lourdes pertes, vise à épuiser l’armée ukrainienne.
Craintes diplomatiques à Kiev
À l’approche du sommet Trump-Poutine, Kiev redoute qu’un accord ne soit conclu sans son consentement, contraignant l’Ukraine à céder une partie de son territoire. « Les Russes déploient tous leurs moyens pour attaquer le front au lieu de chercher à mettre fin à la guerre », a dénoncé Andriï Iermark, chef de l’administration présidentielle ukrainienne.