Suite au remaniement ministériel du 6 septembre, la Primature dirigée par Ousmane Sonko a connu d’importants réaménagements. Un décret présidentiel institue de nouvelles entités stratégiques comme le Conseil national des Transports aériens et un comité dédié à l’agenda Sénégal 2050. Dans le même temps, l’ENA disparaît du giron de la Primature, tandis que la Haute autorité du Waqf y fait son entrée
Après le remaniement ministériel du 6 septembre dernier, les services de la Primature ont fait l’objet d’une réorganisation majeure. Le décret n°2025-1431, portant répartition des services de l’État, dévoile une redéfinition des structures rattachées au cabinet du Premier ministre Ousmane Sonko. Ce texte officiel, parcouru par Seneweb, acte la création de nouvelles entités stratégiques et des modifications structurelles notables.
Parmi les nouveautés les plus significatives figure la mise en place d’un Conseil national des Transports aériens, directement rattaché au cabinet du Premier ministre. Cette instance, annoncée depuis avril lors d’une réunion interministérielle sur la situation de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) et d’Air Sénégal, aura pour mission de piloter, surveiller et impulser la gouvernance du secteur aérien sous tous ses aspects : administratif, économique et financier.
« Il sera constitué de tous les acteurs dont l’implication est jugée pertinente », a précisé la Primature. Il s’agit d’un signal fort envoyé au secteur, alors que la compagnie nationale Air Sénégal traverse une période délicate.
Autre création notable dans le cabinet du chef du gouvernement : le Comité interministériel de suivi de l’agenda Sénégal 2050, qui vise à centraliser et coordonner les efforts pour atteindre les objectifs de long terme fixés par les autorités sénégalaises. Ce comité reflète une volonté affirmée de planification stratégique et de suivi rigoureux des politiques publiques.
Avec la nomination de Marie Rose Khady Fatou Faye en tant que secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée des relations avec les institutions et porte-parole du gouvernement, un cabinet spécifique a été institué pour accompagner ses fonctions. En parallèle, une Direction en relation avec les institutions a vu le jour au sein du Secrétariat général du Gouvernement, renforçant l’ancrage institutionnel de ce nouveau portefeuille.
L’un des changements les plus remarqués – et les plus énigmatiques – reste la disparition de l’École nationale d’administration (ENA) de la liste des structures rattachées à la Primature. Présente dans les réorganisations de 2022 et 2024, l’ENA n’apparaît plus dans la nouvelle cartographie. Aucune indication officielle n’a pour l’heure été fournie sur un éventuel déplacement ou une réforme de l’institution.
En revanche, la Haute autorité du Waqf, auparavant logée au ministère des Finances et du Budget, fait désormais partie intégrante des services de la Primature. Ce transfert témoigne d’une volonté politique d’accorder plus de poids à cet organe chargé de la gestion des biens waqf (donations pieuses), souvent mobilisés pour des projets sociaux ou religieux.
À travers ces réaménagements, Ousmane Sonko semble vouloir renforcer l’efficacité de la Primature en y concentrant des pôles décisionnels majeurs. Si la mise à l’écart de l’ENA suscite des interrogations, l’installation d’organes stratégiques comme le Conseil des Transports aériens ou le comité Sénégal 2050 dessine les contours d’une gouvernance plus centralisée et orientée vers des résultats concrets.