L’Organisation mondiale du commerce (OMC) revoit à la hausse ses prévisions pour l’Afrique, qui affiche une dynamique commerciale parmi les plus fortes au monde.
Selon la mise à jour du rapport Global Trade Outlook and Statistics publiée le 7 octobre 2025, l’OMC prévoit désormais une croissance des exportations africaines de marchandises de 5,3 % en 2025, contre 0,6 % dans ses précédentes estimations. Les importations progresseraient de 11,8 %, au lieu de 6,5 % anticipés en avril. Cette embellie traduit la reprise des chaînes de valeur mondiales, la hausse de la demande en produits liés à l’intelligence artificielle, et la stabilisation du cadre multilatéral du commerce international.
Une croissance tirée par la digitalisation et l’innovation
L’Afrique s’impose comme la région où les importations devraient croître le plus rapidement au monde, devançant l’Asie et l’Amérique du Sud. Cette dynamique repose notamment sur la transformation numérique accélérée des économies du continent. Des pays comme le Kenya, l’Égypte ou le Nigeria se distinguent par leurs avancées dans les services digitaux, faisant du numérique un levier stratégique de compétitivité et de diversification.
Des nuages à l’horizon 2026
L’OMC reste toutefois prudente pour 2026 : les projections annoncent une stagnation des exportations et un ralentissement des importations à 5,4 %. Ce tassement s’explique par le retour du protectionnisme, la persistance des tensions géopolitiques et la fragilité des chaînes d’approvisionnement mondiales.
Une résilience à consolider
Ces tendances illustrent une double réalité : celle d’une Afrique résiliente et ambitieuse face aux défis mondiaux, mais encore dépendante d’un environnement économique international instable. Pour transformer cet élan en croissance durable, le continent devra approfondir son intégration régionale, renforcer ses capacités productives locales et investir dans la montée en gamme industrielle.
L’Afrique, forte de sa jeunesse et de son potentiel numérique, ne se contente plus de subir la mondialisation : elle commence à en redéfinir les contours.