Le rapport ITIE 2024 révèle des manquements significatifs dans la gestion financière de Petrosen, la compagnie pétrolière sénégalaise, entre 2021 et 2023. En effet, l’audit mené de novembre 2024 à avril 2025 montre que les données fournies par l’entreprise ne sont ni exhaustives ni fiables et présentent d’importantes lacunes en matière de transparence et de traçabilité budgétaire.
Le rapport ITIE 2024 révèle des manquements significatifs dans la gestion financière de Petrosen, la compagnie pétrolière sénégalaise, entre 2021 et 2023. En effet, l’audit mené de novembre 2024 à avril 2025 montre que les données fournies par l’entreprise ne sont ni exhaustives ni fiables et présentent d’importantes lacunes en matière de transparence et de traçabilité budgétaire.
1. Dettes opaques pour les projets GTA et Sangomar
Tout d’abord, l’augmentation des coûts de la phase 1 des projets GTA et Sangomar a nécessité des financements supplémentaires. Cependant, les dettes contractées auprès de BP, Kosmos et Woodside ne permettent pas de distinguer les fonds destinés au gaz de ceux attribués au pétrole, ce qui complique le suivi financier.
2. Convention de prêt non publiée
Par ailleurs, pour rembourser un prêt destiné à maîtriser un incendie de puits à Sadiaratou, Petrosen a indiqué avoir reçu 107 puis 28 millions de F CFA de Fortesa. Or, bien que la convention liant les deux parties ait été communiquée, elle n’a pas été publiée, créant ainsi un problème majeur de transparence.
3. Financements non tracés
De plus, Petrosen a financé ses filiales RGS et Petrosen EP à hauteur de 9,85 milliards de F CFA. Les auditeurs constatent qu’aucune donnée complémentaire n’a été collectée et que le Trésor public n’a pas rapporté ces prêts, laissant un vide dans le suivi des fonds publics.
4. 125 milliards F CFA dans trois banques : flou total
En outre, l’État a accordé à Petrosen un financement direct d’environ 125 milliards F CFA via CDS, BSIC et Citibank pour sa participation au projet Sangomar. Néanmoins, le rapport ITIE dénonce l’absence de précisions sur les taux, échéances et garanties, accentuant l’opacité de l’opération.
5. Annulation de créance inexpliquée
De surcroît, les états financiers 2022 montrent une annulation de créance au profit de l’État. Cependant, le rapport souligne que le montant exact et son lien avec les financements reçus n’ont pas été précisés, limitant l’évaluation des flux financiers.
6. Rétrocession suspecte
Par ailleurs, les responsables n’ont pas tracé l’écart de 117,54 milliards F CFA entre le surplus de financement 2021 et le montant reporté en 2022, ce qui entrave l’évaluation de l’utilisation des fonds publics.
7. 45,9 milliards F CFA non clarifiés
Enfin, l’État n’a pas expliqué les financements de 45,9 milliards F CFA accordés à Petrosen SAR et TS. Les auditeurs ignorent si l’État a accordé un prêt remboursable ou une subvention, et les autorités n’ont publié aucune information sur les conditions financières.
En somme, entre 2021 et 2023, Petrosen a géré d’importants flux financiers dans un cadre manquant de transparence, ce qui soulève de sérieuses interrogations sur la traçabilité des fonds publics et leur impact sur les comptes de l’État sénégalais.