La Commission européenne a dévoilé, jeudi 16 octobre, une feuille de route ambitieuse pour bâtir une défense européenne indépendante et interopérable d’ici 2030. Face à la menace russe, l’UE veut agir vite et investir davantage, ensemble, et de manière européenne.
L’Europe accélère sa préparation militaire
Les 27 États membres veulent désormais anticiper les crises, s’y préparer et y répondre collectivement. Depuis 2022, les dépenses militaires ont fortement augmenté. Pourtant, la coopération reste insuffisante.
Entre 2021 et 2025, les budgets de défense sont passés de 218 à 392 milliards d’euros. En 2024, les investissements ont bondi de 42 %. Cependant, moins de la moitié des équipements proviennent de l’industrie européenne.
Des priorités claires pour combler les retards
La Commission désigne neuf domaines prioritaires : l’artillerie, la cyberdéfense, les missiles, ou encore la guerre électronique.
Pour avancer, elle propose de créer des “coalitions de capacité”. Chaque coalition, dirigée par un ou plusieurs pays, pilotera des projets communs, financera la recherche et coordonnera la production d’armes.
Un premier exemple illustre cette approche : la coalition européenne sur les drones, lancée à La Haye le 15 octobre, sous la conduite des Pays-Bas, de la Lettonie et de la Croatie. Leur objectif est clair : rendre opérationnel un système antidrones européen d’ici fin 2028.
L’urgence d’une défense crédible
La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a rappelé que la mise en place d’une défense antidrones commune n’est plus une option. Après plusieurs incursions de drones russes dans le ciel européen, elle appelle à une réponse coordonnée et rapide.
« Nous devons assurer une défense crédible de l’Europe », a-t-elle insisté.
Trois piliers pour une Europe plus forte
La stratégie repose sur trois axes essentiels :
- Renforcer l’industrie européenne de défense ;
- Augmenter les investissements communs ;
- Soutenir l’Ukraine tout en construisant une autonomie stratégique européenne.
L’Union européenne veut passer de la réaction à l’action. Elle unit ses forces pour se préparer à un conflit de haute intensité et bâtir, enfin, une défense commune solide et souveraine d’ici 2030.