Interrogé par L’Observateur sur les récentes déclarations du Fonds monétaire international (FMI) concernant la « dette cachée » du Sénégal, Thierno Alassane Sall a dénoncé la tendance à ériger l’institution de Bretton Woods en arbitre des finances publiques nationales.
Le président de la République des Valeurs estime que le véritable dysfonctionnement provient des organes internes de contrôle. Selon lui, la Cour des comptes « n’a pas été à la hauteur de ses missions » et il juge incohérent qu’elle admette aujourd’hui l’existence d’une dette cachée après avoir validé pendant des années les comptes de l’État.
Thierno Alassane Sall regrette par ailleurs la dépendance des autorités sénégalaises envers des institutions extérieures comme le FMI ou des cabinets privés tels que Forvis Mazars pour statuer sur des questions strictement nationales. À son avis, la souveraineté du pays aurait dû se manifester par un renforcement de la Cour des comptes et par un véritable contrôle parlementaire.
Abordant enfin la question des audits réclamés par l’ancien président Macky Sall, l’ex-ministre juge cette initiative fondée, à condition de respecter le principe du contradictoire. Il rappelle que si ces vérifications concernent l’ancien chef de l’État et ses ex-collaborateurs, ceux-ci doivent pouvoir se défendre et présenter leurs arguments.