Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi est à Bruxelles pour le premier sommet Union européenne–Égypte. Trois jours de réunions à haut niveau s’ouvrent ce mercredi 22 octobre, avec au menu la guerre à Gaza, les questions migratoires et les relations économiques entre Le Caire et Bruxelles.
Un sommet stratégique pour Bruxelles et Le Caire
Ce mercredi marque le début d’une intense séquence diplomatique à Bruxelles. Avant le sommet européen de jeudi et la réunion de la coalition de soutien à l’Ukraine prévue vendredi, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi ouvre les travaux avec la première rencontre officielle entre l’Union européenne et l’Égypte.
Au programme, les institutions européennes rappellent l’importance du partenariat économique entre les deux parties : l’Union européenne reste le premier partenaire commercial du Caire, représentant près d’un quart des échanges du pays, souligne notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet.
Migration, stabilité et médiation au Proche-Orient
Le pilier « Migration et Mobilité » du partenariat figure aussi parmi les priorités, alors que les migrations seront un thème central du sommet européen de jeudi. Antonio Costa, président du Conseil européen, a insisté sur le rôle « stabilisateur » de l’Égypte au Proche-Orient et sur son implication dans la médiation du conflit à Gaza.
Selon un diplomate européen, les échanges de mercredi porteront notamment sur la situation humanitaire dans la bande de Gaza, le rôle du Hamas et la tension croissante en Cisjordanie. Les Européens espèrent que les discussions avec Abdel Fattah al-Sissi favoriseront la mise en œuvre d’un cessez-le-feu durable et relanceront la perspective d’une solution à deux États.
L’Égypte en quête de soutien économique
Pour Le Caire, ce sommet doit confirmer le partenariat stratégique signé en 2024, aussi bien sur le plan politique qu’économique. L’Égypte cherche à consolider son image de médiateur incontournable au Moyen-Orient, notamment après le sommet de Charm el-Cheikh pour la paix à Gaza, qui avait réuni une trentaine de dirigeants mondiaux.
Mais le président égyptien veut également obtenir un appui économique accru. Malgré un léger redressement marqué par la baisse de l’inflation et le renforcement de la livre face à l’euro et au dollar, le pays a besoin d’investissements européens pour stabiliser sa relance.
L’argument migratoire, carte maîtresse du Caire
Enfin, Le Caire mise sur son rôle de rempart contre l’émigration clandestine pour peser dans les négociations. Depuis plusieurs années, la marine égyptienne empêche la majorité des départs illégaux vers l’Europe depuis ses côtes. Cet engagement, souvent mis en avant par le régime d’al-Sissi, reste un argument de poids pour convaincre Bruxelles de renforcer la coopération sécuritaire et financière.
Accompagné d’une importante délégation de chefs d’entreprises publiques et privées, Abdel Fattah al-Sissi espère que cette rencontre marquera une nouvelle étape dans la consolidation du partenariat euro-égyptien, à la croisée des enjeux économiques, sécuritaires et diplomatiques.