Sous le blocus imposé par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), la population de Léré, dans le centre-ouest du Mali, fait face à une grave crise économique et sécuritaire. La hausse vertigineuse des prix des denrées pousse de nombreux habitants à quitter la ville malgré la présence de l’armée malienne.
Un ultimatum qui provoque l’exode
Depuis plusieurs jours, les jihadistes du Jnim maintiennent un blocus strict autour de Léré, située à une soixantaine de kilomètres de la frontière mauritanienne. Les membres du groupe armé ont même donné un ultimatum aux habitants pour quitter la ville avant le dimanche 26 octobre.
Bien que l’armée malienne ait déployé des troupes pour sécuriser la zone, de nombreux habitants ont pris la fuite, redoutant à la fois les représailles et la pénurie alimentaire. « Les gens partent à cause de l’ultimatum et surtout de la faim », confie un habitant à RFI. « Lors du précédent blocus, les vivres avaient tellement augmenté qu’on ne pouvait plus rien acheter. »
Une flambée des prix insoutenable
La crise a entraîné une hausse spectaculaire du prix des denrées. Le sac de riz, vendu auparavant à 20 000 francs CFA, coûte désormais entre 27 500 et 30 000 francs CFA. Certains habitants essaient de faire des réserves, tandis que d’autres, plus démunis, n’ont plus les moyens d’acheter même un demi-sac.
« Ceux qui peuvent encore stocker quatre sacs de riz le font, mais la majorité ne peut plus rien acheter », explique le témoin. « Voilà pourquoi beaucoup préfèrent quitter Léré aujourd’hui. »
Une situation humanitaire alarmante
La ville de Léré, déjà fragilisée par plusieurs mois d’insécurité, vit une nouvelle crise humanitaire. Malgré la présence de l’armée, la peur de la famine et des attaques pousse de plus en plus de familles à chercher refuge ailleurs.
Les autorités maliennes n’ont pas encore réagi publiquement à cette nouvelle vague de déplacements, alors que le blocus jihadiste continue d’asphyxier la région de Tombouctou.
