L’ancien président sénégalais Macky Sall est sorti de son silence pour adresser de sévères critiques au gouvernement actuel. Lors de l’installation du Secrétariat exécutif national (SEN) de l’Alliance pour la République (APR), tenue ce jeudi 6 novembre 2025, le leader du parti, désormais établi au Maroc, a dénoncé une dérive autoritaire du nouveau pouvoir.
Dans un discours lu par Me Sidiki Kaba, Macky Sall a fustigé ce qu’il qualifie d’« addiction à la violence destructrice » et d’« appétence au déni des valeurs de l’État de droit et des principes de la République ». Selon lui, ces comportements constituent une menace pour la cohésion nationale.
« Le nouveau pouvoir a déçu la majorité de nos compatriotes », a-t-il déclaré avec fermeté, déplorant des « atteintes graves aux libertés démocratiques » et une remise en cause des « avancées conquises de haute lutte par le peuple sénégalais ».
L’ancien chef de l’État a affirmé observer, « avec effarement et affliction », un affaiblissement du modèle démocratique sénégalais.
« Sous nos yeux, la République se dérobe. Notre modèle démocratique, si admiré dans le monde, s’effrite », a-t-il ajouté.
Macky Sall a également défendu son bilan, affirmant que l’héritage qu’il a laissé au pays « ne saurait être effacé par l’amateurisme ni par la haine revancharde », qu’il juge « paralysante et rétrograde ».
Cette rencontre du SEN, qui marque une nouvelle étape dans la réorganisation interne de l’APR, a également été marquée par les ralliements du capitaine Mamadou Dièye et du major Alioune Kandji — deux figures militaires désormais engagées dans la reconstruction du parti en vue d’une future reconquête du pouvoir.
