Les coulisses de l’élection du Président de l’Assemblée nationale en 2022 continuent d’apparaître.
Un entretien avec Jeune Afrique éclaire plusieurs décisions internes.
Aminata Touré, ancienne Première ministre, revient sur ces moments.
Elle révèle que le choix d’Amadou Mame Diop n’était qu’un plan secondaire.
La préférence initiale de Macky Sall
Selon Aminata Touré, Macky Sall avait une préférence claire.
Elle affirme que le Président voulait nommer Mansour Faye à la tête de l’Assemblée.
Mansour Faye est son beau-frère, ce qui renforçait le poids politique du choix.
À cette période, il dirigeait les Infrastructures, les Transports terrestres et le Désenclavement.
Cependant, cette option est rapidement devenue difficile.
Mansour Faye venait d’être battu dans sa circonscription à Saint-Louis.
Cette défaite a rendu sa nomination politiquement fragile.
Ainsi, la coalition a adopté une solution de rechange.
Amadou Mame Diop a alors été retenu pour la présidence.
Tensions internes avant le vote
Aminata Touré décrit une forte pression avant le vote du 12 septembre.
La coalition organisait une retraite pour encadrer les consignes de vote.
Selon elle, les députés devaient signer une procuration au nom de Farba Ngom.
Cette mesure visait à garantir une discipline totale dans les rangs.
Aminata Touré refuse alors de signer la procuration.
Ce refus crée une rupture visible avec la direction du parti.
L’annonce du choix final
Le matin du vote, Macky Sall l’appelle.
Il lui annonce la décision en faveur d’Amadou Mame Diop.
Cette décision surprend plusieurs députés de la majorité.
Après cette conversation, les échanges entre Aminata Touré et le Président cessent.
Ce vote marque la fin de leur collaboration politique directe.
Les conséquences immédiates
Après le vote, Aminata Touré rejoint les non-inscrits.
Elle affirme qu’un émissaire présidentiel l’a contactée le soir même.
Cet émissaire lui propose la présidence du Haut Conseil des collectivités territoriales.
Elle refuse cette offre, qu’elle considère contraire à ses principes.
La rupture définitive
Le 26 janvier 2023, l’Assemblée nationale la radie de son siège.
Le bureau la considère démissionnaire du parti APR.
Aminata Touré dénonce une violation de la loi sur Twitter.
Elle réaffirme sa volonté de poursuivre son combat politique.
Mimi dit vouloir défendre la démocratie.
Elle s’oppose fermement à toute tentative de troisième mandat.

