Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme après 50 ans. Alors que la prévention repose souvent sur le dépistage et l’hygiène de vie, une nouvelle piste, pour le moins surprenante, attire l’attention des chercheurs : la fréquence des éjaculations. Plusieurs études scientifiques suggèrent en effet qu’une activité sexuelle régulière pourrait jouer un rôle protecteur contre ce cancer.


Des études qui interpellent

Une étude de référence, la Health Professionals Follow-Up Study, publiée notamment dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), a suivi près de 30 000 hommes sur plus de 18 ans.
Résultat : ceux qui éjaculaient 21 fois ou plus par mois présentaient un risque significativement plus faible de développer un cancer de la prostate que ceux ayant seulement 4 à 7 éjaculations mensuelles.

Cette corrélation semble particulièrement marquée chez les hommes jeunes (20–29 ans) et ceux d’âge moyen (40–49 ans). En revanche, aucune donnée ne prouve qu’une activité sexuelle tardive ou irrégulière ait un effet comparable.


Pourquoi l’éjaculation aurait-elle un effet protecteur ?

Deux grandes hypothèses scientifiques sont avancées :

  1. L’élimination de substances nocives
    L’éjaculation permettrait de « nettoyer » la prostate en évacuant des fluides contenant des substances potentiellement cancérigènes ou inflammatoires.
    Ainsi, une activité sexuelle régulière pourrait limiter l’accumulation de toxines dans les canaux prostatiques.
  2. La stimulation du tissu prostatique
    La prostate est un organe glandulaire actif. Sa stimulation fréquente par l’éjaculation favoriserait un meilleur renouvellement cellulaire, réduisant le risque de transformations cancéreuses.

Ces hypothèses restent cependant à confirmer par des recherches plus approfondies.


L’avis du Pr Racine Kane : la prudence avant tout

Interrogé sur cette question, le Professeur Racine Kane, urologue, appelle à ne pas tirer de conclusions hâtives :

« Éjaculer fréquemment n’est pas un remède miracle, mais les études montrent qu’il existe probablement un effet protecteur. Il ne faut cependant pas s’en servir comme seule méthode de prévention. »

Selon lui, la lutte contre le cancer de la prostate repose avant tout sur une approche globale :

  • un dépistage régulier à partir de 50 ans (ou plus tôt en cas d’antécédents familiaux) ;
  • une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes et acides gras oméga-3 ;
  • une activité physique régulière ;
  • une réduction de la consommation d’alcool et de tabac.

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