Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, a pris part ce vendredi 14 novembre 2025 à une table ronde organisée par le Groupe de la Banque mondiale, autour du thème : « Stimuler l’emploi par le capital humain : un partenariat public-privé au service de la prospérité ».
Une occasion pour le ministre de rappeler l’urgence de réformes profondes, dans un contexte de dette publique estimée à 119 % du PIB en 2024.
Un contexte budgétaire contraint : “Un changement de paradigme s’impose”
Dès l’entame de son intervention, Abdourahmane Sarr a souligné la nécessité de revoir les modèles actuels.
« Face à l’ampleur des besoins et à la réduction des marges de manœuvre budgétaire consécutive à une accumulation excessive de la dette publique, un changement de paradigme s’impose », a-t-il averti.
Pour lui, le développement du capital humain constitue un levier central pour stimuler la création d’emplois, améliorer la productivité, renforcer la compétitivité et accompagner la transformation économique.
Capital humain et secteur privé : un lien direct avec l’industrialisation
Selon le ministre, renforcer la formation et les compétences doit aller de pair avec l’essor du secteur privé :
« Le développement du capital humain contribue à renforcer le processus d’industrialisation et de développement du secteur privé, tel que prôné dans la Stratégie nationale de développement (#SND). »
Il plaide ainsi pour des espaces de développement favorables aux entreprises, stimulés par davantage de liberté économique.
Deux piliers pour transformer l’économie sénégalaise
Abdourahmane Sarr a rappelé que la politique industrielle et de développement du secteur privé repose sur deux piliers majeurs :
1. Le développement de quatre moteurs de croissance :
- Industrie agroalimentaire
- Industries extractives (hydrocarbures et mines)
- Industries manufacturières
- Services à valeur ajoutée (industries culturelles et créatives, tourisme, numérique)
2. La Stratégie nationale de développement du secteur privé et de promotion de l’investissement (#SNDSPI)
Élaborée par son ministère, elle vise à créer un secteur privé productif et compétitif dans l’ensemble des pôles territoriaux.
La mise en œuvre portera une attention particulière à l’identification des champions nationaux et des “entités remarquables” dans les chaînes de valeur.
Éducation, santé et gouvernance : des réformes structurantes annoncées
Abdourahmane Sarr a insisté sur la nécessité d’améliorer la gouvernance des secteurs de la santé et de l’éducation afin de garantir des services de qualité.
Pour l’éducation, il propose une implication plus forte :
- des collectivités territoriales,
- du secteur privé,
- et des communautés, notamment via les comités d’école.
Le ministre recommande aussi :
- l’appui matériel et infrastructurel,
- la promotion de la scolarisation universelle et inclusive,
- des mécanismes locaux de suivi des performances.
Il affirme également que l’État va encadrer le développement de l’enseignement privé afin d’en garantir la qualité.
Réformer les curricula pour adapter l’offre aux besoins économiques
Enfin, Abdourahmane Sarr a plaidé pour une révision en profondeur des programmes scolaires et de la formation professionnelle afin d’adapter les compétences aux besoins du marché du travail, en cohérence avec les différents pôles de développement du pays.
