Les autorités iraniennes ont annoncé, ce samedi 20 décembre, qu’elles avaient exécuté un homme reconnu coupable d’espionnage au profit d’Israël. L’organe de presse du pouvoir judiciaire a rendu l’information publique, marquant une nouvelle mise à mort dans un contexte de fortes tensions entre Téhéran et l’État hébreu depuis la guerre de juin dernier.
Selon l’agence judiciaire Mizan, la Cour suprême a confirmé la peine capitale infligée à Aghil Keshavarz, et les autorités l’ont appliquée à l’issue de l’ensemble des procédures légales. La justice l’a reconnu coupable « d’espionnage en faveur du régime sioniste, de communication et de coopération avec ce régime ».
Un agent présumé du Mossad
Âgé de 27 ans, Aghil Keshavarz, que les autorités iraniennes présentaient comme un « agent du Mossad », le service de renseignement extérieur israélien, a fait l’objet d’une arrestation par les forces de sécurité iraniennes entre avril et mai 2025 dans le nord-ouest du pays, sans que les autorités ne rendent l’affaire publique à l’époque.
D’après la Justice iranienne, la condamnation repose sur des « aveux explicites et clairs » de l’accusé, ainsi que sur des éléments matériels, notamment des photographies et des enregistrements vidéo réalisés sur des sites militaires et de sécurité sensibles. L’homme aurait transmis à Israël des informations et des images de sites militaires situés dans la région d’Oroumieh, avant le déclenchement de la guerre.
Une vague d’exécutions depuis la guerre de juin
Depuis la guerre de douze jours opposant Israël à l’Iran en juin, Téhéran a considérablement intensifié les exécutions de personnes accusées d’espionnage au profit de l’État hébreu. Cette dernière mise à mort intervient alors que le porte-parole de la Justice a récemment annoncé la condamnation à mort d’un ressortissant iranien possédant également la nationalité suédoise, pour des faits similaires, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi.
Les sources judiciaires indiquent que les autorités ne précisent pas le nombre exact de personnes arrêtées pour espionnage, mais qu’elles ont pendu au moins une dizaine de condamnés ces derniers mois.
Un contexte de fortes tensions avec Israël
L’Iran et Israël se sont affrontés en juin à la suite d’une attaque israélienne sans précédent, lancée le 13 juin, contre des installations militaires et nucléaires iraniennes ainsi que des zones habitées. Un cessez-le-feu est en vigueur depuis le 24 juin. Depuis lors, les autorités iraniennes ont promis des procès rapides pour toute personne soupçonnée de collaboration avec Israël.
Ne reconnaissant pas l’État hébreu, l’Iran l’accuse de longue date de mener des opérations de sabotage contre ses installations nucléaires et d’être impliqué dans l’assassinat de scientifiques iraniens. En octobre dernier, Téhéran a durci sa législation, prévoyant désormais que « toute activité de renseignement ou d’espionnage » au profit d’Israël, des États-Unis ou de gouvernements et groupes jugés hostiles soit passible de la peine de mort, assortie de la confiscation des biens.
