L’avocat français Juan Branco a détaillé, ce jeudi 6 juin, les plaintes déposées devant la Cour pénale internationale (CPI) contre le régime de Macky Sall. Lors d’une conférence de presse au Centre international de commerce extérieur du Sénégal (CICES), il a discuté des options disponibles pour lutter contre l’impunité, appelant le Sénégal à prendre des mesures courageuses et indépendantes pour rendre justice.

Lors d’une conférence de presse tenue le 6 juin 2024 au Centre international de commerce extérieur du Sénégal (CICES), l’avocat français Juan Branco a présenté les diverses options disponibles pour aborder l’impunité et la violence sous le régime de Macky Sall. Malgré son rôle central dans les plaintes déposées devant la Cour pénale internationale (CPI), Branco a souligné que la responsabilité ultime de la voie à suivre incombe au Sénégal.

En évoquant les 60 martyrs et les milliers de blessés et emprisonnés, Branco a insisté sur l’importance d’une réparation, bien que la démarche annoncée par le Président de la République soit, selon lui, nécessaire mais insuffisante. Il a également mentionné la proposition du Premier ministre d’une purge massive pour éviter la répétition des événements violents récents. « Il n’est acceptable que des personnes qui ont commis, au détriment du droit, des actes à l’encontre des citoyens sénégalais, demeurent dans des positions de privilèges, de pouvoir dans ce pays », a déclaré Branco.

Pour l’avocat, il est crucial de reconnaître les sacrifices des nombreuses personnes impliquées dans cette lutte et d’assurer que le changement de pouvoir s’accompagne d’un engagement réel pour transformer les structures et empêcher la récurrence des violences.

Branco a aussi mis en lumière les limitations et les influences extérieures des institutions internationales comme la CPI. Il a suggéré que le Sénégal pourrait créer une Cour spéciale ou des mécanismes spécifiques pour juger et sanctionner les auteurs de ces abus. « Il est tout à fait possible au Sénégal de créer une Cour spéciale ou des mécanismes spéciaux qui permettent de juger et de sanctionner des personnes qui ont commis ces faits. Il lui est préférable qu’il se saisisse de ces questions de la justice et de ceux qui ont souillé ses institutions et sa démocratie », a-t-il affirmé.

Cependant, il a averti que cette démarche nécessiterait un courage considérable, car elle impliquerait des réformes légales et institutionnelles radicales, rompant avec les habitudes politiques de négociation, de transaction et de protection. Pour Branco, cette initiative est essentielle pour rendre justice aux victimes et rétablir la confiance dans les institutions démocratiques du Sénégal.

En conclusion, Me Juan Branco a lancé un appel à la responsabilité nationale, invitant le Sénégal à prendre en main son propre avenir judiciaire et démocratique, plutôt que de s’en remettre à des institutions internationales potentiellement biaisées.

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