Lors de sa visite à Moscou les 8 et 9 juillet, le premier ministre indien Narendra Modi a démontré sa proximité avec le président russe Vladimir Poutine, malgré des désaccords notables sur la guerre en Ukraine. Arrivé dans la capitale russe peu après des frappes aériennes ayant causé plus de 40 morts en Ukraine, Modi a été accueilli chaleureusement par Poutine. La visite a été marquée par des images contrastées : des enfants ukrainiens blessés évacués des décombres et les deux dirigeants se promenant ensemble.
L’Inde, alliée historique de la Russie tout en étant un partenaire de l’Occident, adopte une position délicate depuis le début du conflit ukrainien. New Delhi prône une diplomatie de « multi-alignement » et a évité de condamner explicitement les actions russes, tout en appelant à la paix. Durant la rencontre, Modi a réitéré à Poutine que « la guerre ne peut résoudre les problèmes » et a plaidé pour « un chemin vers la paix par le dialogue ».
Jusqu’à cette visite, l’Inde avait fait preuve de prudence dans ses relations avec le Kremlin pour ne pas contrarier ses partenaires occidentaux. Narendra Modi n’avait pas visité la Russie et n’avait rencontré Poutine qu’une seule fois depuis le début du conflit, lors d’un sommet en 2022 où il avait déjà souligné que « l’heure n’est pas à la guerre ». Selon Nicolas Blarel, professeur de relations internationales à l’université de Leiden, « tout le monde comprend les logiques économiques qui poussent l’Inde à maintenir de bonnes relations avec la Russie ».