Lors de la 14e conférence Thabo Mbeki célébrant la Journée de l’Afrique à Midrand, près de Johannesburg en Afrique du Sud, Abdoulaye BATHILY, ancien ministre et diplomate sénégalais, a partagé ses inquiétudes. Samedi dernier, il a rappelé que, malgré les progrès notables réalisés par l’Afrique depuis la fin des relations coloniales avec les pays européens, le continent reste encore largement dépendant de ces relations. Selon Bathily, la présence militaire étrangère en Afrique pose un grave problème à la souveraineté des nations africaines. « Il y a plus de troupes étrangères en Afrique qu’au temps de la colonisation », a-t-il affirmé en marge de la conférence. « Bien que l’Afrique ait obtenu une indépendance nominale, elle continue de dépendre des puissances étrangères sur les plans politique, économique et militaire », a-t-il ajouté, cité par Les Echos.
L’historien a également souligné que, malgré l’indépendance acquise par de nombreux pays africains il y a plusieurs décennies, leurs relations avec certains pays suivent toujours un schéma colonial. « Ces soi-disant ‘’partenaires’’, tels que les États-Unis, l’Union européenne, la Chine et la Russie, prétendent depuis des décennies vouloir ‘’aider l’Afrique à se développer’’. Pourtant, les Africains continuent de mourir de faim, leurs terres sont épuisées et l’environnement est pollué », a critiqué l’ancien représentant spécial de l’ONU pour la Libye.
Bathily déplore que le continent soit encore prisonnier d’une forme de dépendance politique, économique et maintenant militaire. Il ajoute qu’aujourd’hui, « le continent se retrouve dans une situation similaire à celle de la fin du 19e et du début du 20e siècle, avec différentes parties se disputant les ressources de l’Afrique. »