Les écrans, refuge des parents débordés

Au Sénégal, smartphones, tablettes et télévisions envahissent la vie des enfants.
Face à des journées épuisantes, les parents s’en servent comme baby-sitters.
Madjiguène Ndao Diop, architecte, confie :
« Quand je rentre fatiguée, je leur donne une tablette. »
Mais elle s’inquiète : ses enfants passent parfois des heures sans décrocher des écrans.

Fatou Mbodj Coulibaly, femme au foyer, fait le même constat :
« C’est un mal nécessaire. Je peux faire le ménage pendant qu’ils regardent la télé. »

Un impact alarmant sur le développement

Le Dr Ndiaye, pédopsychiatre, tire la sonnette d’alarme :
« Les écrans nuisent au cerveau des jeunes enfants. »
Il cite des retards de langage, des troubles du sommeil, de l’attention et de l’alimentation.
« Certains enfants de 2 ans imitent des vidéos sans savoir parler », déplore-t-il.
L’isolement et la dépendance aux écrans affectent aussi leur socialisation.

Autre risque : les troubles visuels.
« La lumière bleue abîme les yeux fragiles des enfants », avertit-il.

Le rôle crucial des parents

Le Dr Ndiaye invite les familles à agir :
« Ce n’est pas un mal nécessaire. C’est une démission parentale. »
Il appelle à interdire les écrans pour les tout-petits, même si cela déclenche des crises.

Des initiatives ailleurs, mais pas au Sénégal

En Europe, les autorités réagissent.
En France, une loi vise à interdire les écrans pour les moins de 3 ans.
Un téléphone simplifié, réservé aux appels, est aussi en test.

Au Sénégal, aucune mesure officielle n’a encore vu le jour.
Mais les professionnels s’activent.
Ndèye Amy Sow, orthophoniste, note une hausse des retards de langage.
« Les enfants imitent les adultes. Si les parents sont accros au téléphone, les enfants le seront aussi. »

Des solutions pour protéger les enfants

Ndèye Amy Sow s’appuie sur les recommandations de l’OMS :

  • Zéro écran avant 3 ans.
  • De 3 à 6 ans : 30 minutes à 1 heure par jour, sous supervision.
  • Jamais d’écran pendant les repas, dans la chambre ou avant l’école.
  • Privilégier les jeux, les histoires, les échanges réels.

Vers une prise de conscience collective

La pandémie a aggravé le problème.
Des enfants de 18 mois passaient plus de 5 heures par jour devant un écran.
Aujourd’hui, les rues, salons et écoles sont envahis par ces outils devenus toxiques.
Il est temps d’agir, pour le bien-être et l’avenir des enfants sénégalais.

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