Candidat à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD), Amadou Hott n’a pas réussi à s’imposer face au Mauritanien Sidi Ould Tah. Dans une tribune, Youssou Diallo, président du Club Sénégal Émergent, revient sur les causes de cet échec.
Un handicap politique difficile à surmonter
Selon Youssou Diallo, la première faiblesse de la candidature d’Amadou Hott tient à son image encore associée à l’ancien régime de Macky Sall. « Nous savions tous qu’Amadou Hott avait peu de chances de devenir le nouveau président de la BAD à cause de son identification au régime précédent, qu’il a évité d’assumer pleinement », écrit-il.
Cette proximité, combinée aux accusations d’Ousmane Sonko sur un supposé maquillage des comptes publics durant l’ère Macky Sall, aurait pesé lourdement sur la crédibilité du candidat.
Un soutien diplomatique insuffisant
Autre facteur évoqué : l’engagement timide de l’actuel gouvernement sénégalais. Youssou Diallo regrette un « soutien de principe, mais peu actif », qui aurait affaibli le poids politique de la candidature d’Hott à l’international. Dans une compétition où les alliances régionales et diplomatiques sont cruciales, l’absence d’un lobbying intense a fortement desservi l’ancien ministre.
La diplomatie sénégalaise en question
Enfin, le président du Club Sénégal Émergent met en cause l’état actuel de la diplomatie sénégalaise, jugée moins offensive et moins stratégique que par le passé. Face à des candidats soutenus activement par leurs États, le Sénégal n’aurait pas su imposer sa voix avec efficacité sur la scène panafricaine.
Une leçon pour l’avenir diplomatique du Sénégal
L’échec d’Amadou Hott révèle, selon Youssou Diallo, la nécessité pour le Sénégal de repenser ses stratégies diplomatiques et son positionnement international. Il suggère notamment un engagement plus assumé des autorités en faveur de leurs candidats, et une meilleure anticipation des jeux d’alliances dans les grandes institutions continentales.
