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Élu avec un large soutien africain, le Mauritanien Sidi Ould Tah succède à Akinwumi Adesina à la tête de la Banque africaine de développement. Il promet un virage stratégique.
Une victoire éclatante pour un homme discret
Sidi Ould Tah, 60 ans, devient le premier Mauritanien à diriger la BAD.
Il a remporté l’élection en trois tours, avec plus de 72 % des voix africaines.
Sa campagne express, lancée tardivement, a séduit des pays très divers, du Mali à la France.
Un profil international au service de l’Afrique
Ancien ministre de l’Économie de Mauritanie (2008-2015), il dirigeait depuis 2015 la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea).
Sous sa direction, la Badea est passée du statut de structure méconnue à celui d’acteur financier majeur.
Il parle quatre langues : français, anglais, arabe et wolof.
Quatre piliers pour transformer la BAD
Sidi Ould Tah veut :
- Renforcer les institutions financières régionales
- Assurer l’indépendance financière de l’Afrique
- Valoriser le capital humain démographique
- Construire des infrastructures résilientes au climat
Il prône une BAD agile, axée sur les résultats, loin des lourdeurs administratives.
Face aux défis mondiaux, une vision souveraine
Dans un contexte marqué par le désengagement américain (notamment 500 M$ suspendus par l’administration Trump), il veut attirer de nouveaux partenaires, notamment du Golfe.
Il insiste sur une transition énergétique africaine, basée sur les ressources du continent et respectueuse de l’environnement.
« L’Afrique subit les effets du climat sans en être responsable. Il faut agir autrement. »
Une légitimité forte et un cap clair
Docteur en économie de l’université de Nice, diplômé de Nouakchott, Sidi Ould Tah incarne une rupture constructive.
Son entourage promet une présidence orientée vers l’innovation, la transparence et l’impact concret sur les populations africaines.