L’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve n’hésite pas à critiquer ouvertement le Parti socialiste (PS) pour son rôle dans l’empêchement de sa nomination à Matignon. Dans un entretien accordé au Monde, il accuse la direction du PS d’avoir agi « avec jubilation » pour le maintenir à l’écart.
Cazeneuve évoque une dynamique où les plus raisonnables à gauche subissent un « délit de faciès », ce qui conduit à des conséquences politiques néfastes. « A force de délit de faciès et d’excommunication des plus raisonnables à gauche, on finit par devoir subir la vraie droite », déclare-t-il, soulignant les tensions internes au sein du parti.
Lors de ses discussions avec Emmanuel Macron, Cazeneuve indique qu’il n’a jamais évoqué l’abrogation de la réforme des retraites, mais a souhaité « corriger les injustices » qui y sont associées. Il critique également Olivier Faure et Boris Vallaud, les dirigeants actuels du PS, les accusant d’être tombés « avec jubilation » dans un « piège » tendu par Macron en ne s’engageant pas à ne pas censurer un gouvernement dirigé par lui.
Cazeneuve appelle désormais à un rassemblement de la gauche de gouvernement en vue des prochaines élections présidentielles, mettant en avant la nécessité pour le PS de « sortir des divisions extrêmes » qui le gangrènent, en particulier celles causées par son alliance avec La France Insoumise (LFI).