Les maladies cardiaques restent la première cause de décès dans le monde.
Le Dr Jérémy Boutot, cardiologue interventionnel, rappelle que le Sénégal n’échappe pas à cette réalité.
Il dirige une mission de cardiologues venus du CHU de Tours, en France.
Cette mission marque la quatrième année de collaboration avec l’Hôpital Général Idrissa Pouye, ex-HOGGY.
Elle se concentre sur les angioplasties coronaires complexes, cruciales pour sauver des vies.
Les besoins sont pressants face aux maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité mondiale.
Des interventions vitales et urgentes
Pendant cinq jours, l’équipe française a pris en charge près de 25 cas complexes.
Elle a réalisé cinq à six opérations chaque jour, avec un rythme soutenu.
Certains patients attendaient depuis plusieurs mois une intervention programmée.
D’autres ont été opérés en urgence, leur état nécessitant une réponse immédiate.
« Ces interventions traitent des patients à haut risque », explique le Dr Boutot.
Sans soins rapides, leur évolution aurait été défavorable dans les semaines suivantes.
Un partenariat précieux pour le Sénégal
Du côté sénégalais, le partenariat est accueilli avec soulagement et reconnaissance.
« Cette mission nous aide à soigner des patients aux lésions très complexes », souligne le Dr Bamba Diop.
Il rappelle que ces soins nécessitent du matériel coûteux, atteignant plusieurs millions de francs CFA.
Pour lui, l’intérêt dépasse les soins immédiats.
Chaque mission permet une montée progressive en compétences des médecins locaux.
« Cet apprentissage profitera à long terme à toute la population », ajoute-t-il.
Un service confronté à une forte demande
Le service de cardiologie interventionnelle de l’Hôpital Général Idrissa Pouye reste fortement sollicité.
« Nous recevons une vingtaine de cas chaque semaine », précise le Dr Diop.
À cette charge s’ajoute une liste d’attente, souvent longue et contraignante.
La sélection des patients dépend de la complexité et de la localisation des lésions.
Mais le spécialiste alerte : « Beaucoup de cas restent probablement sous-diagnostiqués ».
Une sensibilisation accrue apparaît donc nécessaire pour détecter les risques à temps.
Facteurs de risque et prévention
La prévention cible plusieurs facteurs de risque cardiovasculaires bien connus.
On retrouve l’hypertension, le diabète, la sédentarité, le tabagisme et l’usage de stupéfiants.
« C’est une véritable association de malfaiteurs », résume le Dr Diop.
Le principal signal d’alerte reste la douleur thoracique persistante.
« Toute douleur à la poitrine doit pousser à consulter rapidement », insiste-t-il.
Un simple électrocardiogramme suffit parfois à identifier le problème.
Ce test rapide permet d’engager une prise en charge adaptée et immédiate.
Formation et transfert de compétences
La mission française ne se limite pas aux opérations.
Elle inclut aussi un important volet de formation médicale.
Chaque procédure est suivie d’un débriefing avec les équipes locales.
Le matériel utilisé, souvent indisponible au Sénégal, est présenté aux médecins.
Ces échanges facilitent une future intégration dans les pratiques locales.
« Cette mission s’inscrit dans une continuité », précise le Dr Boutot.
Quatre médecins français se sont déjà succédé dans ce partenariat.
Les échanges se poursuivent même à distance durant l’année entière.
