À Obo, dans le sud-est de la Centrafrique, une centaine de miliciens issus d’un groupe d’autodéfense de la communauté Zandé ont officiellement rejoint l’armée nationale cette semaine. Ils affrontent dans cette région les rebelles de l’UPC. Les deux groupes s’accusent mutuellement d’exactions à caractère ethnique. La cérémonie d’intégration a eu lieu le 1er mai à l’issue d’une formation donnée par les mercenaires russes de Wagner mais leur passage sous les drapeaux ne rassure pas forcément dans une région en proie à l’insécurité.
Ils ont troqué leurs armes de fortune pour des kalachnikovs en bon état et des uniformes neufs. Une centaine de combattants du groupe Azandé Ani Kpi Gbé sont désormais rattachés aux forces armées centrafricaines. Sur l’épaule, toutefois, ils arborent la tête de mort et le W du groupe de mercenaires russes, ils sont Wagner ti Azandé, un contingent qui pourrait être renforcé par de nouvelles intégrations.
À Obo, dans l’est de la Centrafrique, beaucoup craignent que ces miliciens, désormais sous uniformes, se comportent comme leurs formateurs, ce qui ne les rassure pas en raison des multiples accusations de violations des droits humains commises par les hommes de Wagner.
Azandé Ani Kpi Gbé s’est formé en mars 2023 comme force d’autodéfense communautaire contre les exactions que mènerait l’UPC dans la région. Le groupe rebelle, en retour, accuse cette milice de cibler les communautés peules et musulmanes.
Le numéro deux de l’état-major centrafricain en charge des opérations était présent au cours de cette cérémonie pendant laquelle des orateurs locaux ont repris les éléments de langage visant depuis des mois le contingent marocain de la Minusca, qu’ils accusent de collusion avec les rebelles de l’UPC. Une information fermement démentie par la force de l’ONU.