Lors de son intervention dans l’émission « Jury du dimanche » sur iRadio, Cheikhna Cheikh Saadbou Keita, ancien directeur de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis), a abordé les récentes saisies de drogue au Sénégal.
Cheikhna Keita a souligné sans détour la gravité de la situation actuelle. « Aujourd’hui, des indices nous amènent à nous demander ce qu’est devenu notre marché intérieur de drogue. Ce que nous savons, c’est que les narcotrafiquants sont bien implantés dans ce pays. C’est la raison pour laquelle leur activité est visible, intensément visible », a-t-il affirmé.
Selon lui, la multiplication des saisies indique une forte pression sur le terrain. « Le Sénégal est devenu un condensé, une grosse concentration d’activités liées à la drogue, à la drogue dure particulièrement. Maintenant, de là à parler de zone de consommation, il n’y a qu’un petit pas », a-t-il ajouté.
L’ancien commissaire a expliqué que les narcotrafiquants développent la consommation locale de drogue au Sénégal. Il considère que l’invasion de la drogue dans un pays comme le Sénégal vise des objectifs multiples : transport, stockage, distribution internationale et création d’un marché local fort.
« C’est un marché qui permet à ceux qui trafiquent d’avoir des ressources sur le plan local. Parler de plaque tournante de la drogue, c’est quelque part dépassé. Il faut arriver à mieux définir le problème », a-t-il conclu, convaincu que « l’argent de la drogue est bien présent au Sénégal ».
