Lotfi Mraihi, candidat déclaré à la présidentielle d’octobre en Tunisie, a été condamné jeudi à huit mois de prison et à une inéligibilité à vie, selon des médias tunisiens. Cette décision intervient alors que des organisations non gouvernementales dénoncent une multiplication des obstacles pour les rivaux potentiels du président Kais Saied.

Contexte et Détails de l’Affaire

Le chef de l’Union populaire républicaine, un parti de gauche opposé à Kais Saied, a été arrêté le 3 juillet pour des soupçons de corruption financière. En plus de la peine de prison, Mraihi, qui avait annoncé sa candidature début avril, fait face à une interdiction à vie de se présenter à tout scrutin. Cette information a été rapportée par plusieurs médias, dont la radio Mosaique FM et le site d’information Businessnews.

Pressions sur les Candidats de l’Opposition

Cette condamnation s’inscrit dans un contexte plus large de poursuites judiciaires et d’arrestations visant plusieurs personnalités politiques ayant annoncé leur candidature à la présidentielle. Parmi elles:

  • Abir Moussi, cheffe du Parti destourien libre et opposante de Kais Saied, est poursuivie en justice.
  • Issam Chebbi, chef du parti d’opposition Al Joumhouri, a été arrêté pour « complot contre la sûreté de l’État » et a retiré sa candidature faute d’avoir pu obtenir les formulaires de parrainages nécessaires.
  • Abdellatif Mekki, ancien ministre et chef du parti Travail et réalisation, a été interdit de quitter le territoire et de faire des déclarations publiques par un juge d’instruction.

Réactions des Organisations de Défense des Droits Humains

Amnesty International a dénoncé un « durcissement de la répression contre l’opposition » en Tunisie après l’arrestation du secrétaire général d’Ennadha, Ajmi Ouirimi, et de deux membres du parti lors d’un contrôle routier. L’ONG souligne des arrestations arbitraires de journalistes, d’avocats, de militants et de responsables politiques, ainsi qu’une « sape systématique de l’indépendance de la justice ».

L’ONG tunisienne I Watch critique également des « procédures compliquées » pour le scrutin d’octobre, en particulier pour les candidats en détention préventive, ainsi qu’une « absence méthodique de transparence » de l’Instance organisant les élections (Isie).

Conclusion

Ces événements mettent en lumière les défis croissants auxquels sont confrontés les candidats de l’opposition en Tunisie, à l’approche de l’élection présidentielle prévue pour octobre. La condamnation de Lotfi Mraihi et les obstacles juridiques et administratifs posés à d’autres candidats soulèvent des questions sur l’équité et la transparence du processus électoral dans le pays.

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