Lors d’une conférence de presse tenue vendredi 18 juillet, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a réitéré la disponibilité de l’Algérie à jouer un rôle de médiateur dans la crise malienne, à condition d’une demande officielle de Bamako. En parallèle, il a exprimé son opposition ferme à la présence de mercenaires étrangers à la frontière, en référence à Africa Corps, ex-groupe Wagner.

L’Algérie prête à relancer sa médiation au Mali

Intervenant devant la presse nationale, Abdelmadjid Tebboune a rappelé que l’Algérie demeurait ouverte à reprendre son rôle de facilitateur dans le processus de paix au nord du Mali. Toutefois, il a posé une condition claire : l’implication algérienne ne se fera qu’à la suite d’une demande officielle émanant des autorités maliennes.

« Nous sommes disponibles, si le Mali le souhaite, pour renouer avec notre rôle de médiateur », a-t-il affirmé, tout en rappelant que cette initiative devait venir de Bamako.

Des tensions persistantes entre Alger et Bamako

Malgré les liens historiques entre les deux pays, les relations se sont détériorées ces dernières années. Le pouvoir malien, dirigé par une junte militaire depuis 2021, a rejeté les Accords d’Alger de 2015  pourtant signés sous l’égide de l’Algérie et reproche à son voisin de servir de refuge à certains groupes armés du nord.

Bamako accuse même Alger d’abriter des éléments hostiles à son régime, allant jusqu’à parler de « terroristes », une qualification rejetée par le gouvernement algérien, qui les considère comme des opposants armés.

Frontière sous tension et rejet des mercenaires

Autre point de friction majeur : la présence de mercenaires étrangers, notamment ceux du groupe russe Wagner, rebaptisé Africa Corps.

« Même si la Russie est un pays ami, l’Algérie a clairement exprimé son refus de voir des mercenaires à ses frontières », a martelé Tebboune. Cette déclaration vise directement les forces paramilitaires opérant au Mali, dont la proximité géographique avec l’Algérie inquiète Alger.

Une frontière fragile et surveillée

Longue de 1 376 kilomètres, la frontière algéro-malienne constitue une zone sensible, d’autant plus depuis la reprise des hostilités dans le nord du Mali. Des combattants du Front de Libération de l’Azawad, défaits à Kidal, y auraient trouvé refuge. Bamako réclame leur extradition pour les juger, une requête que l’Algérie refuse, estimant qu’il ne s’agit pas de terroristes, mais d’acteurs armés en opposition au pouvoir malien.

En réaffirmant sa disponibilité pour une médiation tout en dénonçant la militarisation privée à ses frontières, l’Algérie tente de préserver son influence régionale et sa sécurité intérieure. Reste à savoir si Bamako acceptera un retour d’Alger dans le processus de paix, dans un climat de méfiance encore très vif.

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